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Huiles végétales: “le marché camerounais est de plus en plus approvisionné par la production locale” (raffineurs)

L’assurance a été donnée mercredi, 10 mai, à Yaoundé, par l’Association des raffineurs des oléagineux (Ascroc), qui regroupe les leaders…

L’assurance a été donnée mercredi, 10 mai, à Yaoundé, par l’Association des raffineurs des oléagineux (Ascroc), qui regroupe les leaders du secteur

Les ménages camerounais peuvent trouver les huiles végétales et les savons de ménage sur les étals et dans les grandes surfaces “en quantité, en qualité et surtout à bon prix”, a affirmé le secrétaire général de l’Association des raffineurs des oléagineux (Asroc), Jacquis Kemleu Tchabgou, au cours d’une conférence de presse donnée mercredi matin à Yaoundé.

Les producteurs, les agro-industries de transformation des matières premières et les raffineurs se plaignent régulièrement des effets de la contrebande sur l’écoulement de leurs produits sur le marché local et des importations non contrôlées d’huiles végétales.

Impact sur la filière: le non écoulement des produits sortis des usines. En début d’année 2017 par exemple, la Société de développement du coton du Cameroun (Sodecoton), le fleuron agro-industriel des trois régions du septentrion, se plaignait d’enregistrer au moins “six mois de stocks de produits finis”.

“Il est judicieux pour les importateurs véreux de bien vouloir surseoir à leurs projets d’importation des huiles végétales raffinées envisagées”, a prévenu le SG de l’Asroc ce jour ajoutant qu’il faudrait qu’elles respectent, le cas échéant, “la réglementation en vigueur”.

S’agissant de cette “réglementation en vigueur”, elle repose sur plusieurs obligations, entre autres: le respect de la norme norme NC 04 qui prescrit la précision sur l’étiquette des bouteilles d’huiles végétales raffinées, de l’usage dont-on doit en faire (huile d’assaisonnement ou huile de friture et de cuisson), date de fabrication et de de péremption, de l’enrichissement à la vitamine A et du taux d’enrichissement, etc.; l’application d’un «prix de référence» (1500 F CFA par Kg) à l’importation des huiles végétales, décision du ministre des Finances prise en 2009, en tenant compte de la structure des coûts adoptée et “rendue publique par la filière”. Il est à relever que le prix de vente, par bouteille d’un litre, pratiqué par les opérateurs locaux (1100, 1200, 1300 F CFA) est en deçà pour sa part du prix de référence à l’importation.

La filière locale des oléagineux, qui se protège tout en indiquant qu’elle ne viole aucune règle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), revendique “la troisième place au Cameroun en termes d’équilibre de la balance commerciale, après les industries brassicoles et énergétiques.”

Déficit à gérer

En tenant compte de la production locale, qui est de l’ordre de 360 000 tonnes par an selon les données de l’Asroc, le Cameroun fait toutefois face à un “déficit structurel de l’ordre de 130 000 tonnes” d’huiles végétales en valeur nominale, reconnaît le Dr Nkoulou Ada Emmanuel, président du Comité de régulation de la filière des oléagineux, une instance de veille placée au sein du ministère du Commerce. Le 09 décembre 2016 dernier, les industriels locaux ont obtenu du ministère des Finances une autorisation d’importer 96 000 tonnes d’huile de palme et de produits dérivés. Entre les mois de janvier et avril 2017, c’est quelque 21 000 tonnes qui ont été importées sur cette quantité. D’après les explications du SG de l’Asroc, “10 000 autres tonnes” seront “mises en mer” dans “quelques jours”.

Cette formule permet ainsi de mieux apprécier les quantités nécessaires et de procéder aux importations en tenant compte des offres des différentes agro-industries locales.

Autre point dont s’est réjoui Jacquis Kemleu Tchabgou: la décision prise par les transformateurs de “consommer la totalité de la production 2017 d’huile de palme brute, d’huile de palmiste, de stéarine et d’acides gras des industries de la 1ère transformation (huileries) et des planteurs villageois, destinés aux industries de la 2ème transformation notamment les raffineries pour ce qui est de l’huile de brute, et les savonneries relativement aux trois dernières matières premières, et à n’importer que la quantité manquante.”

Il est à relever que, selon l’Asroc, En plus, “lorsqu’il est question d’importer les matières premières que sont l’huile de palme brute, la stéarine, l’huile de palmiste et les acides gras, seules les entreprises reconnues par le Comité [de régulation de la filière des oléagineux] peuvent faire l’objet d’une autorisation d’importer. Toutes ces mesures étant destinées à la protection de l’industrie locale, au développement de la production locale et des produits qui en découlent.”

Généralement, les importations d’huile de palme proviennent de Malaisie. Ce monopole pourrait être renversé avec l’arrivée de nouveaux producteurs comme le Gabon, pays voisin du Cameroun, qui commence déjà à fournir le pays à petites doses.

L’Asroc, qui compte les entreprises Scr Maya et Cie, Azur SA, Sodecoton SA, SCS/Rafca, Spfs, CCO SA, et Saagry, revendique “95 % des huiles végétales raffinées de palme, de coton et de soja, et 90 % de savons de ménage disponibles dans l’espace commercial camerounais”. La filière de manière globale générerait 50 000 emplois directs et aurait déjà investi plus de 630 milliards de F CFA dans son appareil de production.

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