Dans une interview accordée à la radio nationale, Okala Bilaï se dégage de toute responsabilité dans la survenance d’un incendie au marché Congo
Près de 100 boutiques brulées
Selon l’autorité administrative, le bilan partiel fait état de plus de 100 box qui servaient de boutique et d’un montant non encore évalué de marchandises parties en fumée. Un nouvel incendie s’est déclenché dans l’après-midi du dimanche 09 mai, au marché Congo de Douala, la capitale économique du Cameroun. Pour Okala Bilaï, le préfet du département du Wouri, la cause première est à trouver dans l’irresponsabilité de certains acteurs intervenants dans le secteur. A notre niveau, nous avons mis sur pied une cellule de veille et posé les règles; si on ne les respecte pas, il ne faudrait pas s’en prendre à l’Etat a déclaré le préfet. Au cours de son interview, il a précisé les contours de son «on». Au premier rang, il accuse les collectivités décentralisées dont la communauté urbaine de Douala. L’incendie du marché central de New Bell dans la même ville avait créé des tensions entre la préfecture et la communauté urbaine. Les marchés sont construits avec du matériel précaire et se caractérisent par des installations qui sont des pourvoyeurs de risques d’incident a déclaré Okala Bilaï qui ajoute: lorsque des collectivités territoriales revendiquent un certains nombre de pouvoirs, il faut qu’elles assument par la suite.
Nouvelles polémiques en perspective
Ce nouvel incendie est survenu alors que la communauté urbaine de Douala s’apprêtait à rendre le rapport final sur le principe d’organisation et de fonctionnement des marchés de Douala. Il était attendu pour le jeudi 13 mai prochain. Le rapport devrait aussi permettre ressortir les différentes résolutions à prendre pour éviter d’autres incendies, comme celui qui avait brulé le grand marché de New Bell. Après cet incendie, le préfet du Wouri avait mis sur pied une cellule dite de crise. Cette unité était en charge de la prévention de risques et des catastrophes dans les marchés commerciaux, les établissements classés et autres sites potentiellement pourvoyeurs de risques dans le département du Wouri.
Au cours des visites qu’il a effectuée sur les différents sites, le préfet du Wouri avait recensé les revendications des commerçants et des usagers de circonstance. Les potentiels risques et les aménagements à apporter dans le sens d’améliorer le quotidien des commerçants et la sécurisation des différents sites visités. Cette inspection est nécessaire et permet au chef de terre de savoir exactement quels sont nos problèmes qui sont très nombreux et comment nous vivons ici. Si ces descentes sur le terrain étaient effectuées depuis, c’est sûr que le marché Central n’aurait pas pris feu affirme un commerçant.
A qui la faute?
Hier dimanche 16 heures 30, c’était la panique au marché Congo et dans le voisinage. Sur les images d’une télévision locale à Douala, on voyait des gens chercher à se réfugier et des commerçants qui sauvaient ce qu’ils pouvaient de leurs marchandises. Les informations relayées ce jour affirment que des pilleurs ont tenté de profiter de la situation. La police affirme avoir appréhendé cinq d’entre eux. Les pompiers sont arrivés sur les lieux peu de temps après le début de l’incendie. Selon certains témoignages, l’incendie n’a finalement été maîtrisé qu’en début de soirée aux environs de 20 heures, en raison de la mauvaise qualité du matériel de travail. Plusieurs marchés camerounais ont été la victime d’incendie depuis le début de cette année. Dernièrement, le marché de Tiko dans la région du Sud-ouest à 60 kilomètres de Douala a pris feu, détruisant 700 boutiques et occasionnant des pertes estimées à plus d’un milliard de franc CFA. Avant cela, des incendies ont brulé le marché central de New-Bell à Douala, le marché de Kumba, Limbe, Bafoussam et deux ans plus tôt le même marché Congo. Les autorités se refusent à toute responsabilité préférant accuser la mauvaise foi des commerçants. La ville de douala compte 11 marchés. Ils constituent à eux seuls un chiffre d’affaire de 4 milliards de FCFA par jour. L’Etat y perçoit des impôts, mais n’intervient pas toujours dans le processus de sécurisation.
