Par la voix du ministre Issa Tchiroma de la communication, le Cameroun déplore une mauvaise interprétation des faits
Une information pour le moins erronée
Le gouvernement Camerounais a démenti les informations faisant état de l’agression de la Guinée équatoriale par les forces armées camerounaises. Issa Tchiroma, le ministre de la communication a qualifié la situation qui est survenu d’incident commun et banal, dans un communiqué lu sur les antennes de la radio nationale ce jeudi 25 février 2010. Le communiqué n’évoque pas directement les accusations de la Guinée équatoriale et donne une date différente des faits, le 16 février.
| |||
Issa Tchiroma Bakary, ministre camerounais de la communication |
Selon ses termes, il s’agirait d’une interprétation au moins erronée d’un incident survenu au cours d’une mission en mer d’hommes du Bataillon d’Intervention Rapide (BIR) qui, dit-il, se seraient égarés », en raison de « conditions atmosphériques particulièrement défavorables». Opérant à bord d’une petite vedette de sécurité, l’équipe se serait retrouvée accidentellement au-delà de la frontière maritime, dans les eaux territoriales équato-guinéennes.
Les Equato guinéens affirment avoir des preuves
Selon l’agence France presse, le ministre équato-guinéen de l’information, Jeronimo Osa Osa Ekoro, a affirmé mardi dernier, que son pays avait subi le 17 février et non le 16, une tentative d’attaque de soldats camerounais du Bataillon d’intervention rapide (BIR) à bord d’une embarcation rapide et visant « un navire de ravitaillement d’une plate-forme pétrolière. « Mais je suis persuadé que le gouvernement camerounais n’est pas d’accord », avait dit M. Osa Osa Ekoro. Même logique chez son homologue du Cameroun. « Nos forces de défense ne sauraient agresser la Guinée équatoriale, membre comme le Cameroun, de la même zone pour la sécurisation du Golfe de Guinée » a assuré Issa Tchiroma. Pourtant les conclusions du gouvernement Equato guinéen sont pour le moins très équivoques. Le ministre Osa Osa Ekoro a précisé que les Equato-Guinéens disposaient d’enregistrements de l’attaque et de l’immatriculation de la vedette.
| |||
Jeronimo Osa Osa Ekoro, ministre équato-guinéen de l’information |
La situation dans ces eaux maritimes fait l’objet de tensions récurrentes et surtout de confusion. Les activités de piraterie qui s’y sont répétées sont venues rendre encore plus difficiles la position des pays concernés sur la question. D’après une information relayée par Le Messager, le Cameroun aurait été lui aussi la cible d’une attaque équato-guinéenne. Un avion aurait bombardé un navire, faisant de nombreuses pertes en humaines et matérielles. Une attaque qui selon le quotidien serait survenue en représailles à une nouvelle attaque de pirates opérant au large des côtes camerounaises, qui avaient apparemment bombardé une plateforme pétrolière de la Guinée Equatoriale avant de s’enfuir à bord d’un Zodiac. Un F16 (avion militaire de chasse et d’attaque) équato-guinéen aurait poursuivi les pirates, avant de perdre leur trace. Il aurait attaqué par méprise le bateau, pensant qu’il abritait leurs cibles. Malheureusement, il s’agissait d’une embarcation marchande n’ayant à bord que des civils. Le gouvernement camerounais n’a pas choisi de commenter cette dernière information. Mais de toute évidence, les deux gouvernements reconnaissent l’existence d’une situation pour le moins trouble. Une différence fondamentale subsiste néanmoins, c’est les degrés d’implication des uns et des autres.
