Covid-19 : à Wuhan, dans les laboratoires et sur les marchés, des animaux inattendus

Un an et demi après l’apparition des premiers foyers épidémiques dans la grande ville chinoise du Hubei, l’attention est toujours…

Un an et demi après l’apparition des premiers foyers épidémiques dans la grande ville chinoise du Hubei, l’attention est toujours focalisée sur les espèces animales susceptibles d’avoir transmis le nouveau coronavirus aux humains. L’Institut de virologie de Wuhan (WIV), capitale de la province du Hubei, maintient-il dans ses murs une animalerie pourvue de chauves-souris vivantes ? Les autorités chinoises ont été jusqu’à présent peu disertes sur le sujet.*
La chaîne de télévision australienne Sky News a apporté, dimanche 13 juin, de nouveaux éléments de réponse en diffusant de brèves images montrant des chauves-souris captives dans les laboratoires de l’institution ainsi qu’un chercheur occupé à nourrir l’une d’elles. Une étude publiée par la revue Scientific Reports a elle aussi apporté, ces jours-ci – mais plus discrètement –, des informations inédites sur les espèces animales présentes, non dans les laboratoires de virologie de Wuhan, mais sur les marchés de la ville, dont l’un fut – et est parfois encore – soupçonné d’être le point de départ de la pandémie.
L’authenticité des images divulguées par Sky News ne peut guère être contestée par les autorités ni par les chercheurs chinois : elles sont issues d’une vidéo promotionnelle d’une dizaine de minutes produite par l’Académie des sciences chinoise et présentant les activités du WIV. Elle a été dénichée sur un serveur officiel par les membres d’un collectif de chercheurs et d’anonymes – baptisé Drastic –, à l’origine de plusieurs révélations sur les travaux du WIV et de la divulgation de mémoires universitaires inédits menés sous l’égide de l’institution.
Les autorités chinoises, comme les cadres du WIV, n’ont jamais nié la présence de chauves-souris vivantes dans les locaux de leur institut. Mais ils ne l’ont pas non plus admis formellement. La question est assez délicate pour n’apparaître nulle part dans le rapport de la mission conjointe entre l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et la Chine, rendu fin mars.