Quel scénario le NPP du président Barrow et l’APRC de l’ex-autocrate Yahya Jammeh, accusé de violations des droits de l’homme, envisagent-ils ? La température politique monte d’un cran en Gambie, ce petit pays enclavé dans le Sénégal, à deux mois du début de la campagne de l’élection présidentielle. En cause : l’alliance que le parti du président Adama Barrow, tombeur de l’ex-dictateur Yahya Jammeh, vient de nouer avec le parti de son prédécesseur pourtant accusé de violations des droits de l’homme.
Le Parti national du peuple (NPP) de M. Barrow et l’Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC) de M. Jammeh ont donc décidé de faire cause commune en vue de l’élection du 4 décembre, ce qui a ulcéré le Centre gambien pour les victimes de violations des droits de l’homme. « Cette alliance survient au moment où la commission Vérité, réconciliation et réparations (TRRC) est sur le point d’achever sa mission et de remettre son rapport final et ses recommandations au président » Barrow, a souligné cette ONG dans un communiqué cité par l’AFP.
Le Centre gambien pour les victimes de violations des droits de l’homme voit dans cette alliance une « menace pour l’application par le gouvernement des recommandations de la TRRC » et accuse le chef de l’État « d’abandonner les citoyens gambiens éplorés pour retourner dans les bras de ce tyran meurtrier et violeur et son parti terroriste » dans le seul but de se maintenir au pouvoir.
En deux ans d’auditions devant la TRRC, plus de 370 témoins ont raconté des assassinats, des tortures, un massacre de migrants ouest-africains pris pour des mercenaires, ou encore des viols, tous imputés à Yahya Jammeh et à son règne de 22 ans sur cette ancienne colonie britannique, marqué du sceau de la paranoïa, selon ses détracteurs.
EN CE MOMENT
28 mars 2024
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Gambie : remous autour de l’accord des partis de Barrow et Jammeh
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