Les inondations dues aux fortes pluies et aux lâchers d’eaux par le barrage de retenue d’eau de Lagdo ont causé d’importants dégâts matériels et humains
A Lagdo, les quartiers Napanla et Pitoaré ont été engloutis par les eaux depuis la semaine dernière. Les populations de Napanla, quartier situé derrière le lycée de Lagdo, ont dû abandonner leurs habitations face à la montée des eaux et récolter prématurément le maïs, le mil et le sorgho à l’aide de pirogues. Le bilan du sinistre dans cette localité est lourd. En plus des dégâts matériels importants, 980 personnes au total sont sans abris. 195 ménages sinistrés ont été recensés puis relogés provisoirement à l’école publique groupe 2 de Lagdo, à l’école publique de Gounougou et à l’école publique de Rio. A Garoua, les quartiers Liddiré, Bibémiré 2, Lopéré 4 et 5, ont connu d’importantes pertes matérielles, de nombreux blessés, des disparitions et même des morts selon de nombreuses sources, sans qu’on ait confirmation officielle. Ces quartiers sont situés dans des zones marécageuses et ne peuvent donc pas absorber les eaux. Conséquence, de nombreuses maisons ont été englouties par les eaux, et certaines ont été détruites, notamment celles en terre battue. Dès les premiers instants de l’inondation, seulement quelques familles ont pu sauver leurs biens et déménager vers d’autres quartiers de la ville loin des eaux. Au quartier Gabdiré par exemple, les populations sans abris ont investi l’école publique de la Bénoué, transformant en dortoir de fortune les salles de classes de cette école à quelques jours de la rentrée. Autre situation inquiétante, dans les quartiers inondés, on craint également une épidémie de choléra, car le contenu de nombreuses fosses sceptiques a été remonté à l’air libre par les eaux. A Pitoa, la digue reliant la ville au camp des réfugiés tchadiens de Langui a été engloutie par les eaux, rendant alors l’accès au camp impossible aux véhicules des humanitaires de la Croix Rouge.
L’aide, une denrée rare…
Face l’ampleur de la catastrophe, l’aide s’organise mais on déplore cependant la lenteur avec laquelle l’assistance aux victimes se déroule. A Lagdo, les autorités ont certes pris des mesures pour le relogement des sans abris, mais la nourriture reste une denrée rare. La Croix Rouge est présente sur le terrain dans le cadre de sa mission d’assistance aux personnes sinistrées. Afin d’assister et de réconforter les populations, la ministre de l’éducation de Base, madame Youssouf Hadidja Alim, est descendue sur les lieux pour prodiguer des conseils et porter un message aux sinistrés. Par la même occasion, elle a remis des sacs de riz, des cartons d’huile et de sucre aux différents groupes touchés par cette inondation. A Garoua, après la descente du gouverneur du Nord et de son état-major sur les lieux de la catastrophe, une réunion de crise a été tenue par Otto Joseph Wilson. Un don de 100 sacs de riz et de 25 cartons d’huile a été remis à la Croix Rouge par le Délégué du Gouvernement auprès de la Communauté Urbaine de Garoua. La distribution aux familles sinistrées a débuté depuis le début de la semaine. D’autres organisations non gouvernementales sont également à pied d’ uvre. Toutefois, cela reste insuffisant au regard des besoins réels des populations victimes de cette catastrophe.
