La ministre nigériane en charge des ressources hydrauliques a échangé avec les officiels camerounais sur ce sujet qui préoccupe son pays
La ministre nigériane en charge des ressources hydrauliques était au Cameroun la semaine dernière. Au cours de cette visite, elle a eu des échanges avec les autorités dont le Premier ministre, le ministre de l’eau et de l’énergie et le ministre des relations extérieures au sujet de la gestion du barrage de Lagdo. La responsable nigériane a indiqué qu’elle était venue proposer un mémorandum d’entente aux autorités camerounaises, dans le but de mettre en place un cadre concerté de gestion des flux d’eau issus de ce barrage situé dans la région nord du Cameroun. Alors qu’elle visitait le barrage de Lagdo, Sarah Reng Ochekpe a insisté sur le fait que les deux pays voisins se devaient d’anticiper afin que la situation créée par les inondations de 2012 ne survienne plus cette année. Nous trouvons précieux le soutien que le gouvernement du Cameroun donne au ministère des ressources en eau et de l’énergie pour que nous soyons en mesure de renforcer les discussions qui ont commencé et nous allons bientôt trouver un terrain d’entente pour pouvoir relever les défis qui se posent à nous, a-t-elle fait savoir. Madama Ochekpe a achevé sa visite par une séance de travail au ministère des relations extérieures. Avec le ministre Moukoko Mbonjo, elle a évoqué la tenue dans trois semaines à Abuja d’une rencontre entre experts de son pays et du Cameroun. Nous sommes convaincus que dans un avenir proche, nous allons signer un protocole d’accord en vue d’asseoir une base juridique. Les choses vont dans la bonne direction, a déclaré monsieur Moukoko Mbonjo à la sortie de la séance de travail avec la ministre nigériane.
Les inondations survenues en septembre 2012, il faut le rappeler, n’avaient pas fait que des dégâts au nord du Cameroun. Elles avaient aussi eu des effets dévastateurs dans le nord du Nigéria, notamment dans l’Etat de l’Adamawa, où 17 personnes avaient été tuées et près de 50 000 ménages se retrouvant sans logements. Les autorités de cet Etat nigérian avaient alors exprimé leur colère à l’encontre du gouvernement central et demandé que des discussions soient entamées avec le Cameroun en vue de la réparation du préjudice. Environ 50.000 ménages ont été touchés par les inondations et nous avons été pris au dépourvu parce que, normalement, les autorités du Cameroun devaient nous informer à l’avance afin que nous puissions donner ordre d’évacuation et être préparés pour toute situation d’urgence, mais cette information est arrivée trop tard, avait expliqué en ce temps-là Aris Thinmu le gouverneur de l’Etat nigérian de l’Adamawa. Derrière les déclarations diplomatiques des camerounais et des nigérians, on peut très bien voir la pression du Nigéria sur le gouvernement camerounais de prendre ses responsabilités.