PolitiqueInstitutionnel, Politique




Inscriptions sur les listes électorales par SMS au Cameroun: Transparency s’explique

Dans ce courrier signé de Transparency International - Cameroon, l'organisation donne sa version des faits Depuis quelques jours, l'attention de…

Dans ce courrier signé de Transparency International – Cameroon, l’organisation donne sa version des faits

Depuis quelques jours, l’attention de l’opinion publique a été interpellée par le fait qu’à l’occasion de l’élection présidentielle à venir, Transparency International Cameroon (TI-C) aurait entrepris, en violation des dispositions légales, de procéder aux inscriptions des électeurs sur les listes électorales par SMS. Un communiqué du délégué régional d’Elections Cameroon (ELECAM) pour le Centre, abondamment diffusé depuis le 11 août dernier, marque sa désapprobation quant aux méthodes prétendument employées par notre organisation. Transparency International Cameroon tient à rappeler que cette sortie d’ELECAM fait suite à la réunion tenue la veille, 10 août à 17 heures, et présidée par le Secrétaire Général des Services du Premier Ministre, à laquelle le Président de TI-C a été prestement convoqué par appel téléphonique fait le même jour à 14 H 25 minutes.

La qualité des personnalités conviées à la réunion était sans équivoque sur la gravité conférée à la situation : le Secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la Gendarmerie, le Délégué Général à la Sûreté Nationale, le Directeur Général de la Recherche Extérieure (contre espionnage), le Secrétaire général du ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, le Ministre Délégué aux Relations Extérieures chargé du Commonwealth, les représentants du Gouverneur de la Région du Centre et du Préfet du Mfoundi. Invités à fournir des explications quant au bien-fondé de son initiative de poser des banderoles sur diverses artères des villes du Cameroun, invitant les citoyens à s’inscrire par SMS sur les listes électorales, Transparency International Cameroon, par la voix de son Président et de son Directeur exécutif, n’a pas manqué de noter au préalable l’absence de tout membre d’ELECAM dans la salle de conférence des services du Premier Ministre. Les représentants de TI-C ont tout de même entrepris d’expliquer que le contrat de subvention signé avec l’Union Européenne le 28 juillet 2011 consistait au suivi et à l’observation (avant, pendant, après) du scrutin pour l’élection du Président de la République.

Que dans les actions à mener au titre de la sensibilisation des citoyens au vote, décision avait été prise de booster l’inscription sur les listes électorales avant la date fatidique du 31 août 2011. Le procédé consistait, pour tout citoyen désireux de s’inscrire sur les listes électorales , à envoyer un SMS au 8188 en indiquant simplement son nom et sa localité de résidence que TI-C devait ensuite transmettre à ELECAM afin que cet organe joigne par téléphone lesdits citoyens pour leur indiquer le(s) centre(s) d’inscription les plus proches de leur résidence. Que l’explication de la démarche citoyenne de TI-C n’a pas convaincu l’assistance rassemblée au premier ministère, davantage préoccupée par les questions de sécurité, d’ordre public, de soupçons d’ingérence étrangère et de leçons prétendues de patriotisme et de civisme aux membres de TI-C. Pour finir, ordre a été donné à TI-C de retirer instamment ses banderoles litigieuses, mais dans la nuit, à notre grand regret, celles-ci ont été entièrement retirées des rues de la capitale par des mains inconnues.

Transparency International Cameroon rappelle qu’elle est bien une association de droit camerounais, dirigée par des camerounais, respectueux des lois de la République. TI-C confirme que dans la consolidation de l’Etat de droit au Cameroun, elle remplira entièrement sa mission, comme organisation de la société civile, consistant en l’amélioration du processus démocratique et la mise en oeuvre des principes de neutralité, d’impartialité, d’objectivité, de transparence et d’honnêteté. Transparency International Cameroon reconnait sans équivoque que l’organe en charge des élections au Cameroun a pour nom : ELECAM. TI-C affirme s’être concerté, conformément à son mandat, avec des membres d’ELECAM, parfaitement connus et identifiables, bien avant la pose des banderoles. N o u s réaffirmons avec force qu’ELECAM, né à la suite du consensus de tous les acteurs politiques, doit être pleinement rétabli dans son rôle, et que l’Administration, nostalgique d’un passé révolu, ne doit jouer aucun rôle majeur dans le processus électoral. La campagne pour l’élection présidentielle de 2011 doit être l’occasion pour les différents candidats, de prendre des engagements sur la question de la lutte contre la corruption et la recherche d’une nouvelle gouvernance publique, primordiales en démocratie, et seules à même de restaurer la confiance des citoyens dans leurs institutions.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne