Le Congo prend la présidence de la commission, un équatoguinéen assurera la vice présidence, les chefs d’Etats de la sous-région l’ont décidé à l’issue de leur onzième sommet
Les présidents des six pays de la sous-région (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine et Tchad) se sont finalement mis d’accord mercredi 25 juillet 2012, sur le pays qui assurera la présidence tournante de l’organisation pour les cinq prochaines années. À l’issue de leur onzième rencontre à Brazzaville, le Congolais Pierre Moussa a été désigné à la présidence de la commission de la CEMAC. Les dirigeants de la communauté, se sont aussi mis d’accord sur le pays qui prendra la suite du Congo, ce sera le Gabon. Selon des informations rapportées par la radio française RFI, le déblocage est arrivé à la suite d’un long débat entre le Cameroun, la RCA, le Tchad et le Congo. Mercredi dans la journée, le président Sassou Nguesso est allé rendre visite au président Camerounais Paul Biya, chef d’Etat du pays du président sortant de la Commission, Antoine Ntsimi, et candidat à sa propre succession. Mais la Centrafrique n’en voulait plus, et l’avait fait savoir. Plus encore, le Pays de Bozizé voulait le poste, en vertu du principe de rotation. Face à cette ambition, il y avait l’opposition tchadienne, qui, selon des observateurs, estime qu’un pays ne peut abriter le siège et revendiquer la présidence. Au grand soulagement de tous, les dirigeants centrafricains ont lâché du lest. Le Congo prendra le poste.
«Merci mon bien-aimé frère pour tout», dira François Bozizé. «C’est plutôt à toi que je dois dire un grand merci. C’est toi qui a fait des concessions» lui rétorquera Denis Sassou Nguesso, selon des informations rapportés par RFI. Mais au passage la République centrafricaine reçoit une forte compensation. Elle désignera le Directeur général de la compagnie Air CEMAC, celui du comité de lutte contre les pesticides, la recherche agricole, l’école d’hôtellerie, et la vice-présidence de la BDEAC. À l’issue de la rencontre, les chefs d’Etat ont aussi donné gain de cause au Tchad. Les présidents de la CEMAC ont validé le principe de la rotation avec effet immédiat, ils ont aussi admis le principe selon lequel, le pays qui abrite le siège ne peut prétendre au poste. Un point qui selon des sources ayants été proches des discussions, a fortement été discuté. Le Cameroun n’aura donc jamais le gouvernement de la BEAC et la RCA la tête de la commission à Bangui. Les présidents sont aussi convenus que chaque pays n’aurait qu’un mandat non renouvelable. Les chefs d’Etats de la CEMAC se sont aussi engagés à valider la proposition de partenariat avec Air France pour le lancement de la compagnie sous régionale. Ils poursuivront le processus de réforme au sein des institutions de la sous-région, sous la supervision du président Teodoro Obiang Nguema Bazogo. Une décision prise, au regard, des différentes crises que la CEMAC a connues, notamment avec l’affaire Antoine Ntsimi, interdit d’entrer à Bangui, la capitale du pays siège de la commission. La présidence de la CEMAC a été transmise au président Ali Bongo Ondimba du Gabon. Un nouveau vent souffle à la CEMAC.
