Elève ingénieur, président de SYJEDE et membre du comité des jeunes reporters «Mediaterre» de l’OIF…
Isaac Bahanak parcourt les frontières du Cameroun pour sensibiliser les jeunes à la culture de la paix, grâce à un financement obtenu auprès du fonds solidarité jeunesse de l’Alliance des Civilisations des Nations-Unies. Coût du projet, 25 950 Dollars U$, environ 13 millions de Fcfa.
Quelles sont les motivations qui ont favorisé le montage de ce projet?
Les motivations qui ont conduit à la rédaction de ce projet sont de plusieurs ordres. Premièrement, je pars du constat selon lequel les jeunes sont généralement assimilés aux problèmes qui se posent dans les différents actes de la vie civile, pourtant la jeunesse dans son ensemble constitue la solution aux problèmes. D’autres parts le Cameroun est entouré de pays donc la stabilité sociale laisse à désirer. Je cite pour exemple le Tchad avec le conflit qui l’oppose au Soudan (Darfour) qui a favorisé l’installation de fortes colonies de refugiés dans le septentrion du Cameroun, la Guinée Equatoriale et le Gabon avec la répulsion régulière des ressortissants Camerounais de ces pays. Ces faits créent le doute dans le c ur des jeunes camerounais qui vivent aux frontières, ces derniers ont besoin d’être encadrés, enfin que ce doute ne se transforme pas en terreur. En somme, ce projet est projet pour la quête permanente de la paix en Afrique centrale afin que le massif forestier que cette sous-région abritée du monde soit préservée.
Le projet a-t-il été tout de suite retenu par l’Alliance des Civilisations des Nations Unies?
Ce projet a été sélectionné à l’issu de la troisième phase d’un processus qui a duré deux mois. Il faut ici préciser que le comité de sélection a reçu un total de 530 candidatures provenant de 99 pays. Il s’agissait dans un premier temps de la phase de présélection qui a permis de sélectionner 60 projets. La deuxième phase a consisté en la sélection de 13 projets en fonction de leur classement. A l’issu de cette phase, l’enveloppe allouée au fond de solidarité jeunesse était épuisée et notre projet classé 14e n’a pas été financé. Il a fallu que les bailleurs de fond, principale source de financement, attribue une enveloppe supplémentaire au fond pour que notre projet soit financé.
Quelles sont les différentes étapes du projet?
Le projet nous conduira dans les cinq villes frontalières du Cameroun qui sont: le Tchad, le Congo, le Nigeria, la RCA, le Gabon et la Guinée Equatoriale. La caravane que je conduirai se déploiera suivant le calendrier suivant: Kousseri (frontière Cameroun-Tchad) du 30/08/2010 au 03/09/2010; Garoua (frontière Cameroun-Nigeria) du 20 au 24 septembre 2010; Garoua-Boulai (frontière Cameroun-République Centrafricaine) du 11 au 15 octobre 2010; Yokadouma (frontière Cameroun-Congo) du 15 au 19 novembre 2010 et Kye-Ossie (frontière commune entre le Cameroun, le Gabon et la Guinée Equatoriale) du 06 au 10 décembre 2010. Toutefois, La réalisation des ateliers obéira à trois phases fondamentales: la phase préliminaire consacrée aux rencontres entre les porteurs de projet et les autorités locales; la deuxième phase consistera à l’organisation de l’atelier proprement dit qui durera 3 jours et la troisième phase enfin sera marquée par des rencontres entre les jeunes formés et les autorités locales. Elle durera une journée.
Quelles sont les stratégies mises sur pied?
Les stratégies reposent sur l’approche participative; nous irons rencontrer les jeunes et les autorités des villes concernées, nous allons leur donner les notions fondamentales sur la déclaration universelle des Droits de l’Homme et des libertés, ensuite, nous allons les écouter. Ils vont nous parler des problèmes qu’ils rencontrent, des mesures qu’ils ont adoptées pour y faire face et les obstacles auxquels ils sont confrontés. C’est alors qu’ensemble, formateurs, apprenants et autorités administratives, religieuses, traditionnelles, etc, allons proposer des approches conventionnelles par lesquelles les solutions peuvent être trouvées. C’est ce qu’on appelle une approche participative.
Avez-vous prévu des stratégies en cas de réticence de certains jeunes dans les frontières?
Je ne pense pas que tous les jeunes d’une localité peuvent être réticents vis-à-vis de ce projet. Si on fait face à ce problème on va s’appuyer sur les leaders naturels pour les convaincre. Je pense aux autorités traditionnelles et religieuses généralement très respectées dans ces localités; je pense également aux jeunes leaders responsables des organisations et des mouvements de jeunesse exerçant dans les localités traversées par ce projet.
Pensez vous que ce projet peut développer ou participer au développement de la zone CEMAC? Dans quelles mesures?
Le monde est en train de faire valoir un nouveau concept celui de la mondialisation. Si ce projet permet de briser les frontières qui existent entre les jeunes d’Afrique Centrale, je pense que l’intégration sous-régionale tant prônée par nos chefs d’états sera grandement favorisée.
Quels sont les critères de choix des jeunes à former?
Les participants à chaque atelier seront au nombre de 30 dont 28 camerounais et 2 jeunes originaires du pays frontalier concerné. Il s’agit pour l’essentiel des leaders des organisations de jeunesse choisis en fonction de leur dynamisme et de l’impact de leurs activités dans leurs différentes zones d’intervention. Les leaders des principales organisations et réseaux de jeunesse ainsi que les responsables locaux du Conseil National de la Jeunesse seront également invités à chaque session. Toutefois les formulaires de candidature seront disponibles auprès des responsables locaux du Conseil National de la Jeunesse dans les différentes villes deux semaines avant la tenue de la formation.
Votre dernier mot?
Je vous remercie pour l’écho que vous voudriez bien faire de ce projet. Nous ne pourrons atteindre les objectifs escomptés sans l’implication de la presse.
