Il est le président de l’association des clubs de première division
Vous avez appris la nouvelle de la cessation des activités de GBS étant encore à l’étranger. De retour au pays en début de semaine, qu’est ce qui a été fait par l’ACPD?
Nous tous en tant que présidents de clubs, avons été très surpris, et notre réaction ne peut être que négative. Tous les clubs attendaient la subvention issue du partenariat Fédération camerounaise de football – Gateway Broadcast Services qui avait été scellée sur la forme et sur le fond. On nous a dit que cette subvention devait être là. Souvenez-vous, j’ai interpellée la fédération camerounaise de football (Fecafoot) à travers le bureau exécutif pour leur demander ce qu’il en était de cette subvention. Et voilà, on a appris avec beaucoup d’insatisfaction que Gbs était sous liquidation. Qu’est ce qu’on a fait ? On d’abord pris acte, ensuite, nous avons demandé particulièrement au président de la fédération, M. Iya Mohammed, de trouver les voies et moyens pour pouvoir dégager, à travers le budget de la Fecafoot ou d’autres contrats comme celui avec Puma, des fonds pour subventionner des clubs, car c’est très difficile. Même pour l’image de la fédération, ce ne sera pas bien. Il ne faudrait pas que les relations entre les clubs et la fédération que nous avons essayé depuis le début de la saison de rendre saines et très positives, soient entachées à cause de cet élément de discorde. Raison pour laquelle, nous continuons d’interpeller la fédération, c’est une obligation morale : la fédération doit s’arranger à trouver des fonds pour les clubs de l’élite one de notre championnat, un peu comme elle l’a fait avec l’équipe nationale junior. Elle a trouvé un budget pour encourager les lionceaux après leur qualification à la coupe du monde junior. Elle doit donc faire quelque chose, si non, on va vers une situation qui ne serait pas bien.
Et si ça ne passe pas comme vous l’espérez justement?
Je préfère ne pas envisager que les choses vont se passer autrement, je préfère être positif. Je suis convaincu qu’une solution sera trouvée. Tenez, je donne des pistes, à travers un contrat comme celui de Puma par exemple, la fédération peut voir avec son service financier et nous dire qu’en attendant l’issue du litige avec Gbs (la fédération a attaqué le liquidateur de Gbs à Londres auprès du tribunal du commerce), l’on peut dégager disons 140 millions F CFA, soit 10 millions de F CFA par club, c’est une bonne chose. C’est un minima que la fédération peut faire, en attendant que le tribunal du commerce en Angleterre tranche, surtout que les conseillers juridiques et tous avocats de la Fecafoot, laissent croire que ce dossier serait favorable pour la fédération. Voilà par exemple une piste, donc, je n’envisage pas autre chose que celle de trouver un budget pour les clubs, et c’est bien possible pour la fédération aujourd’hui de le faire.

Que disent vos collègues présidents de clubs ?
Il y a des collègues qui sont montés au créneau avec raison, en disant qu’ils sont très déçus par ce qu’ils viennent d’apprendre, qu’ils ont contracté des crédits et qu’il fallait trouver impérativement des solutions. Leurs réactions ont été fortes, mais vous savez, quand on est leader, on doit être modéré, moi j’essaie de prendre acte de ça et de faire comprendre à la fédération qu’il faut trouver une solution et elle est capable de trouver 140 millions de F CFA pour les clubs. Le championnat de football Elite one, c’est quand même ça qui fait le football au Cameroun, si aujourd’hui on peut avoir dans l’équipe nationale junior, 9 éléments titulaires et pas ceux qui sont expatriés, c’est par ce que le football se porte un peu bien. Il ne faudrait pas, comme j’ai dis tantôt, que cette relation qui commence à être bonne, soit ternie par ce problème de contrat de Gbs.
Est-ce que l’attente des présidents de clubs ne risque pas d’être un peu longue quand on sait qu’on est déjà à la phase retour du championnat ?
Non, ça ne devrait pas l’être, je pense que dans un délai de 15 jours, il faudrait que la solution soit trouvée. Nous sommes à la 17éme journée, on se dit effectivement qu’avant la 20éme journée, je pense que la fédération devrait faire quelque chose. En plus, on est dans une année électorale, ça joue en notre faveur. Nous pouvons utiliser ce moyen de pression, ce qui est légitime, je n’ai pas dis que c’est légal.
Et pourtant, tous les présidents de clubs ont récemment apporté leur soutien officiel à la candidature de M. Iya Mohamed en prélude aux élections d’avril!
C’est vrai, mais ça ne change rien. On peut donner notre soutien à un candidat, et nous l’interpellons en lui disant, voilà une situation, prouves nous que tu peux nous être solidaire, surtout quand ce candidat est le leader actuel de la fédération. Ce n’est pas du chantage, c’est les moyens de pression dans une négociation, ne confondons pas les choses. Il n’y a rien de mauvais à ça.
Votre choix risquerait-il de se déporter sur un autre candidat vue la situation ?
Non ! Notre choix ne va pas fondamentalement changer, mais nous allons utiliser notre choix que nous avons fait, comme moyen de pression pour pouvoir obtenir ce qui nous revient de droit. C’est quelque chose de scellée, la fédération avait dit que chaque club aurait 25 millions de F CFA, reparties en différentes tranches. On ne va pas dire que les clubs se sont comportés de manière irresponsable, nous avons été très patients. La première tranche n’est pas arrivée, la deuxième non plus, nous avons alors interpellé la fédération. Et je continue de dire que face à la situation actuelle, il y a une solution : la Fecafoot peut dégager dans son budget, 140 millions de F CFA comme une avance de fonds, en attendant que le tribunal de Londres tranche.
