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Interview Madame Sabine Tchoumba: Monsieur Njawe était un rassembleur

Elle a assisté Pius Njawe dans son combat social et en faveur des défavorisés…

Pouvez-vous nous rappeler qui vous êtes pour nos lecteurs et comment avez vous connu Pius Njawé?
Je m’appelle Sabine Fleur Ombang épouse Tchoumba, actuellement attachée commerciale dans une société d’informatique à Douala, j’ai été de 2006 à 2008 l’assistante de direction de Monsieur Pius Njawe conjointement pour Camcominc (agence de communication sociale et publicitaire: filiale du Free media group) et la fondation Jane & Justice Njawé pour le développement humain (ONG à but non lucratif). Aujourd’hui, je suis simplement un membre adhérent de ladite ONG. Ma première rencontre avec Monsieur Njawé c’était en fin septembre 2006, lors d’un entretien d’embauche dirigé par lui-même et qui s’est avéré concluant par la suite. Monsieur Njawe était mon supérieur hiérarchique direct: un véritable père d’enfants qui savait écouter tout le monde, la collaboration avec lui était cordiale et sincère. J’ai été marquée par les qualités exceptionnelles de cet homme charismatique, combattant de la liberté, franc, véridique, imperturbable dans sa logique de recherche de vérité et de conscience collective pour la restitution de la justice sociale. Monsieur Njawé ne supportait pas la compromission d’où sa lutte acharnée contre les incivismes dans notre société, sur nos routes à travers les diverses activités de la fondation Jane & Justice Njawé pour le développement humain. Sa mort nous laisse un grand vide.

Comment vous vous sentez aujourd’hui? Vous, qui avez été sa proche collaboratrice durant près de trois ans.
L’annonce de son décès m’a beaucoup affligée. C’était un baobab de la justice sociale. Sa mort brusque suscite encore en moi des questionnements; en plus de sa grande lutte pour une presse libre, il a entrepris de nombreuses choses pour les personnes abusées ou dés uvrées à qui sa porte était toujours grandement ouverte.

Dans le cadre de son action sociale, quels étaient ses objectifs au moment où vous partez de sa fondation en tant que assistante du secrétaire exécutif?
Les objectifs ont toujours été les mêmes: faire de la sécurité routière une affaire de tous; développer plus de campagnes de sensibilisation avec une cible plus élargie et toucher également les élèves dès la base de leur éducation.

Beaucoup de gens parlent de son côté journaliste engagé, mais on évoque peu son rôle majeur dans la société civile, quelles sont les facettes de l’action sociale menée par Pius Njawe?
A travers la fondation Jane & Justice Njawé pour le développement humain, Monsieur Njawé, secrétaire exécutif a mené diverses actions sociales notamment: l’encadrement des enfants de la rue et des prisonniers à Douala, la sensibilisation et la formation des motos-taxis sur la sécurité routière, la sensibilisation de tous les usagers de la route à travers des campagnes de prévention routière. Chaque année, il y a de nombreux morts sur les principaux axes routiers, notammment sur ce qu’il appelait le triangle de la mort (Douala, Yaoundé et Bafoussam). L’organisation de sessions nationales de formation des journalistes et des motos-taxis sur la sécurité. L’organisation des croisades nationales contre l’insécurité routière (marches pacifiques pour dire non aux accidents de la route), des partenariats avec des organismes et entreprises citoyennes pour la sécurité routière et le développement durable, d’institution d’un prix spécial prix Jane Njawé pour la prévention routière. L’aide et l’assistance des malades sans moyen financier à travers des S.O.S. et collecte de fond. Pour ce dernier cas je me souviens encore de la collecte de fond au Cameroun et à l’étranger que j’ai piloté sous la supervision du secrétaire exécutif (Monsieur Njawé) en avril 2007 et qui nous avait permis d’obtenir près de 1 800 000 FCFA pour prendre en charge et sauver la petite Agnès Claude Mbimbiyodi qui souffrait d’hydrocéphalie. Depuis l’opération de cette dernière en 2007, Monsieur Njawé à travers la fondation allouait une pension alimentaire mensuelle à ses parents pour sa nutrition et, d’ici la fin de cette année elle devrait subir une deuxième opération chirurgicale en vue de changer la valve.

Quel est le dernier souvenir que vous gardez de Njawé?
Je ne trouve pas de mots pour exprimer ma profonde tristesse car c’était mon père professionnel. Je retiens de lui l’image d’un homme franc, jovial, méticuleux (soucieux du travail bien fait) et engagé dans tout ce qu’il entreprend. Il mérite des hommages dignes et surtout je souhaite vivement que ses uvres ne meurent pas, notamment la fondation Jane & Justice Njawé pour le développement humain.

Pensez-vous que son action sociale lui survivra?
Absolument, il le faut! Que ce soit pour le Messager ou la fondation, sa mort est une interpellation; comme son épouse en 2002, lui également meurt sur la route. Paix à son âme et beaucoup de courage à la famille si durement éprouvée. Il aimait bien dire aux jeunes que nous étions: c’est vous la relève, vous êtes ma relève.

Madame Sabine Tchoumba
Journalducameroun.com)/n


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