Pour le porte-parole du gouvernement, les incursions récurrentes de Boko-Haram ont pour objectif de permettre le ravitaillement de la secte
Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, a réagi mercredi matin sur la radio BBC Afrique, sur les incursions à répétition de Boko-Haram au Cameroun Les attaques de ce groupe terroriste au Cameroun seraient mues par des objectifs de ravitaillement, d’après le ministre, qui a fait allusion au Nigéria sans le citer directement en termes de pays désorganisé.
«Nous supposons qu’ils ont besoin de la nourriture, il ont besoin du bétail, alors il faudrait qu’ils aillent le chercher là où il se trouve. La vie au Cameroun reste encore organisée contrairement à l’endroit où ils se trouvent et aux environs», a-t-il déclaré sur BBC Afrique.
Des paysans camerounais ont été dépouillés de près de 80 b ufs et des vivres la semaine dernière, à Kassa, localité située dans le département du Mayo-Sava, dans la région de l’Extrême-Nord.
Le porte-parole du gouvernement a tourné en dérision les membres de Boko-Haram en rappelant le bilan de l’attaque survenue à Kolofata, le 12 janvier, dans l’Extrême-Nord du Cameroun. Cette dernière s’est soldée par un bilan officiel de 143 morts du côté de Boko Haram, un mort du côté camerounais et quatre blessés.
«Les membres de Boko-Haram donnent l’impression d’être intrépides, courageux mais en vérité c’est des couards. Il suffit que ça commence à détonner pour que la plupart d’entre eux prennent la clé des champs», a déclaré Issa Tchiroma.
«Le drame, qui est celui de notre armée, c’est que l’initiative vient toujours de l’adversaire qui nous livre ce combat asymétrique et qui fait que malheureusement nous les subissons. Mais, nous ne nous laissons pas faire. Notre victoire, notre efficacité procède du don d’eux-mêmes, dont nos militaires ont fait preuve. Ils ont prêts à sacrifier leurs vies pour que nous gardions la nôtre, a-t-il indiqué en félicitant l’action de l’armée sur le terrain.
Le leader de la secte, Abubakar Shekau, a menacé le Cameroun de représailles si le chef de l’Etat poursuit la guerre contre ses hommes dans une vidéo publiée sur Internet le 05 janvier. Là encore, le ministre de la Communication a invité à l’optimisme. «Nos militaires ont fait don de leur vie ; Ils sont prêts à se battre jusqu’à la dernière goutte de leur sang pour rendre infranchissables nos frontières. Nous n’allons pas commenter les élucubrations des illuminés», a-t-il relevé.
Le ministre de la Communication a également été interrogé sur l’attitude du Nigéria, première puissance économique du continent, pays voisin dans lequel Boko-Haram occupe plusieurs localités dans le Nord-Est et qui semble impuissant à contrer les actions de la secte. «Ce qui se passe au Nigéria, ça ne nous concerne pas. Je ne me permettrais d’émettre aucun jugement de valeur sur la manière dont le Nigéria s’organise pour faire face à cette situation. Je rappelle tout simplement que nous avons 2000 Km de frontières. Nous ne pouvons pas rester indifférents pour tout ce qui se passe au Nigéria surtout quand c’est dramatique comme c’est le cas, car ça impacte directement la vie au Cameroun. Nous souhaitons donc au Nigéria, si je peux me permettre, beaucoup de réussite pour venir à bout de ces insurgés», a-t-il expliqué.
