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Jean de Dieu Ayissi, consultant sur Afrique Media: « ce qui s’est passé au Cameroun ne sera pas comparable au Tchad »

Consultant permanent sur Afrique Media, et par ailleurs chef de chaîne de Radio Tiemeni Siantou (RTS), Jean de Dieu Ayissi…

Consultant permanent sur Afrique Media, et par ailleurs chef de chaîne de Radio Tiemeni Siantou (RTS), Jean de Dieu Ayissi donne ses impressions après la production d’une première émission à N’Djamena

Pourquoi délocalisez-vous aujourd’hui votre émission à N’Djamena?
L’objectif fondamental, ou la ligne éditoriale d’Afrique Média, c’est la mise en place du mécanisme du panafricanisme. Et vous savez que l’aboutissement final du panafricanisme, d’après Kwame Nkrumah, c’est les Etats-Unis d’Afrique, et nous autres, on a commencé à penser aux Etats Unis d’Afrique centrale. Et donc, même s’il n’y avait pas eu fermeture administrative (au Cameroun, ndlr), le projet fondamental d’Afrique Média, c’est d’être installé dans tous les pays d’Afrique. Et pour le cas bien précis aujourd’hui, Afrique Média a deux sièges au Cameroun, c’est-à-dire à Yaoundé et Douala. Et comme n’avons effectivement commencé à N’Djamena, c’est qu’Afrique média a un autre siège ici, et un autre siège à Malabo. Ça peut déjà faire un triangle en Afrique centrale. Maintenant pour répondre directement à votre question, je pense que le Conseil National de la communication (CNC) a estimé que Afrique Média n’avait pas respecté les normes d’éthique et de déontologie journalistiques. Et nous, on a estimé que le Conseil National de la Communication avait exagéré, d’autant plus qu’il a décidé de suspendre pendant six mois deux journalistes.

Qui sont-ils?
Ces journalistes sont Mohamed Bachir Ladan et Julian Atalla, pour de simples raisons qu’ils n’ont pas pu cadrer les consultants que nous sommes. Nous avons également estimé qu’un mois c’était trop, parce qu’on pouvait suspendre l’émission, mais l’on a décidé de suspendre toute la chaîne; ça pose un autre problème. Avant ce contexte, nous avons eu des indiscrétions, certaines photos qui nous ont fait savoir que le CNC était sous la pression de la France. Parce qu’en même temps ce Conseil a reçu d’autres dossiers, notamment des organes de presse qui ont relayé le mensonge venant du journal Le Monde en France (sur la santé du président de la République du Cameroun, ndlr), ces journaux-là n’ont jamais connu de sanction.

Est-ce que le fait que vous délocalisiez la production de votre émission ici ne perturbe pas la perspicacité et la sérénité de vos intervenants? Le cadre n’étant plus le même
Je vous ai dit à l’introduction qu’il peut y avoir perturbation, mais l’objectif d’Afrique média n’est pas le Cameroun, l’objectif d’Afrique Média c’est le panafricanisme universel.

Ne craignez-vous pas qu’avec votre liberté de ton, on vous sanctionne pour non-respect de l’éthique et de la déontologique journalistiques, comme décidé par le CNC au Cameroun? Parce qu’il n’y a pas longtemps, le Haut Conseil de Communication, organe régulateur de la communication au Tchad, a suspendu le journal  »Abbas Garde » de ses activités, lui faisant le même reproche
On ne peut pas présumer N’Djamena d’être capable de censure, on peut tout simplement vous rassurer que ce qui s’est passé au Cameroun ne sera pas comparable au Tchad, encore moins en Guinée équatoriale. Parce que, voyez-vous, au Cameroun déjà, on n’a pas accepté la sanction. L’affaire est au tribunal. Les tribunaux camerounais peuvent confirmer, si nous avons véritablement tort, mais ils peuvent aussi annulé cette sanction. Nous estimons qu’on n’a pas causé de tort à quelqu’un, on a toujours été responsables dans nos propos.

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Jean de Dieu Ayissi, à N’Djamena, le 16 août 2015
Journaldutchad.com)/n

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