A propos des invectives récurrentes du journal brazzavillois « Le Choc »contre le Président Paul Biya
Le hasard de mes pérégrinations sur les autoroutes qu’offre la toile m’a fait tomber, ahuri, sur une agression d’une violence inouïe contre le Chef de l’Etat camerounais, Son Excellence Paul BIYA. L’auteur de cette attaque en règle est le journaliste congolais ASIE Dominique de Marseille, ci-devant Directeur Général Editeur du journal «Le Choc» paraissant à Brazzaville. L’invective, qui semble durer depuis quelques semaines déjà, a atteint son paroxysme dans l’édition du mois d’octobre 2009 avec un titre hallucinant qui barre la Une de «Le Choc» : « 975 millions FCFA : BIYA a financé la sortie du livre de la diaspora congolaise contre SASSOU NGUESSO». Les pages qui suivent sont un véritable chapelet d’insultes, de calomnies et de contre vérités, dont on retient que le Chef de l’Etat camerounais est un redoutable dictateur, un gestionnaire calamiteux, un maladroit man uvrier dans la course au leadership de l’Afrique Centrale et un déstabilisateur sournois des Etats voisins.
Le confrère Brazzavillois explique son déchaînement langagier : il a décidé de répondre insulte contre insulte à la campagne de dénigrement du Congo et de son Président menée par le magazine «Afrique Educatio » paraissant à Paris, dont le Directeur de publication est le Camerounais Jean-Paul TEDGA. Le prétexte de la levée des boucliers est la note de lecture que « Afrique Education », dans une de ses dernières parutions, fait d’un ouvrage récent de la diaspora congolaise publié sous le titre « assou NGUESSO : l’irrésistible ascension d’un pion de la Françafrique». Pour ASIE Dominique de Marseille, le véritable bourreau n’est autre que le Président Paul BIYA, qui aurait contacté son compatriote Jean-Paul TEDGA par le truchement d’un agent de la Présidence de la République, pour exécuter la basse besogne auprès de la diaspora congolaise. Le droit de poursuite va donc se mettre en branle, non contre « Afrique Education » et son Directeur de publication, mais contre le Chef de l’Etat camerounais, «jusqu’à ce que chaque chef puisse contenir la folie de son fils ».
A ce stade survient le premier couac de la démarche professionnelle du journal «Le Choc», qui décide de se battre contre un adversaire imaginaire, refusant d’affronter « Afrique Education » pour questionner et détruire sa démarche journalistique. Deuxième couac : le nom du médiateur venu de la Présidence du Cameroun est mis sous le boisseau, alors que le grand déballage est proclamé. Et pourtant, une telle révélation eût quelque peu crédibilisé les accusations du journal «Le Choc». Troisième hérésie professionnelle : l’absence de critique des sources, à travers la publication de photos abracadabrantes et d’un montage grossier, pour les besoins de la cause, images des exécutions sommaires qui auraient ponctué les troubles sociaux de février 2008 au Cameroun. Il s’agit bien d’une hérésie qui ne peut convaincre personne, puisque l’histoire africaine immédiate nous incline à croire que pareil crime eût été dénoncé et sanctionné par la communauté internationale.
Pourtant, en dépit du déchaînement langagier d’une rare verdeur d’Asie Dominique de Marseille contre le Chef de l’Etat camerounais, il y a deux de ses affirmations qui indiquent que celui-ci a bien identifié les auteurs de son courroux. En premier lieu et s’agissant de l’ouvrage de la diaspora congolaise, il écrit : «c’est un ouvrage au contenu outrancièrement tribalisé». C’est tout dire : le problème est donc congolo-congolais. En second lieu et s’agissant du Directeur de publication de « Afrique Education», il écrit : «il n’appartient pas à un journaliste étranger, pour des raisons dictées par l’estomac et motivées par l’appât du gain facile, de mettre à mal l’honneur et la crédibilité de mon pays et de son Président». La messe est dite : le journaliste camerounais indexé aurait agi pour des raisons alimentaires et non à l’instigation du Chef d’Etat de son pays d’origine.
Encore un mot sur la forme des articles publiés par le journal «Le Choc», pour indiquer qu’au nom de la culture bantou qu’évoque ASIE Dominique de Marseille pour justifier ses insultes, culture que j’ai en partage avec lui, je n’aurai aucun propos déplacé contre l’illustre aîné qu’est le Président Denis SASSOU NGUESSO, pacificateur et bâtisseur du Congo moderne, en dépit de toutes sortes de tribulations.
Evoquer cette stature du Chef de l’Etat congolais, c’est du même coup souligner dans le fond la fraternité et l’amitié perceptibles qui l’unissent de longue date au Président Paul BIYA. C’est aussi marteler que le Chef de l’Etat camerounais est un homme de paix, que la communauté internationale a récemment encensé et continue de citer en exemple, suite à la résolution pacifique du différend frontalier avec l’Etat frère du Nigéria dans la presqu’ île de Bakassi.
A l’intérieur, c’est également avec tact et méthode qu’il conduit la démocratie apaisée du Cameroun, marquée par la c xistence pacifique de plus de 120 partis politiques, dont quatre représentés à l’Assemblée Nationale et quatre participant à la gestion du pays au sein du Gouvernement. Une gestion au demeurant marquée du sceau des grandes ambitions, qui font du Cameroun d’aujourd’hui un grand et vaste chantier vers lequel accourent des investisseurs de tous horizons, après le satisfecit des Institutions de Brettonwoods. Une gestion marquée également par la mystique de la rigueur et de la moralisation, ponctuée ces dernières années par « l’opération Epervier » qui traque sans faiblesse des personnalités coupables de détournements de deniers publics. Pareille épuration n’a pas d’égale au monde, dans la mesure où c’est le Chef de l’Etat lui-même qui autorise que la Justice s’en prenne à la nomenklatura de son propre régime. Une gestion accompagnée par un peuple ingénieux et travailleur, qui a fait du Cameroun, sous la houlette du Président Paul BIYA, le grenier de l’Afrique Centrale et la tête de proue de la gestion forestière dans notre sous région, n’en déplaise aux esprits chagrins. Une gestion enfin, marquée par une impressionnante offre de formation à la jeunesse, avec des collèges et lycées d’enseignement général et technique qui jaillissent et fleurissent jusque dans les villages ; avec également sept Universités publiques et une multitude de grandes écoles d’enseignement supérieur publiques et privées.
C’est également le lieu d’indiquer à notre confère congolais que le foisonnement médiatique que vit le pays du Président Paul BIYA n’est pas imaginable dans une dictature : 600 titres dans la presse écrite dont 04 quotidiens, une centaine de stations de radiodiffusion et une dizaine de chaînes de télévision, chacun y allant de sa liberté de ton et de sa ligne éditoriale rarement favorable au régime du Président BIYA et à sa personne. Toutefois, en dépit de cette liberté dont jouit la presse camerounaise, le Chef de l’Etat la veut respectueuse des pays frères et amis. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la fermeture récente de «Sky One Radio», une radio privée de Yaoundé, au motif qu’elle s’était négativement illustrée, entre autres, dans la provocation des Chefs de postes diplomatiques de Côte d’Ivoire et du Congo Brazzaville au Cameroun. Une autre chaîne privée de Yaoundé, en l’occurrence «Magic FM», paya également d’une décision de fermeture ses dérapages langagiers contre le Président des Etats-Unis, du temps de Georges BUSH.
Ces quelques éléments épars et non exhaustifs devraient permettre à ASIE Dominique de Marseille de comprendre que le Président Paul BIYA ne saurait être assimilé à Vautrin, ce personnage célèbre créé par Honoré de Balzac au 19ème siècle, qui espérait réaliser ses rêves de puissance en utilisant des gens placés dans les sphères du pouvoir. Dans ce sens et s’agissant de Jean Paul TEDGA, le journal «Le Choc» sait lui-même, puisqu’il l’a écrit, que ce dernier sillonne, à son propre compte, les allées de pouvoirs de plusieurs pays africains, à l’instar du Congo Brazzaville dont «Afrique Education» réalisa, un temps, des publiscopies.
Ceci, pour dire également que le Gouvernement camerounais n’a aucun contrôle sur les publications qui paraissent à l’étranger, fussent-elles des propriétés de Camerounais de la diaspora qui, à l’instar de ceux du Congo, ne font presque jamais dans le panégyrique et l’hagiographie vis-à-vis du Cameroun et du Président Paul BIYA.
Certes, au Cameroun comme au Congo, tout n’est point technicolor. Le technicolor n’existe pas sur la terre nôtre des humains. L’actualité de la dernière crise financière qui a ébranlé l’économie mondiale est là pour relativiser les succès des uns aujourd’hui et exalter les autres au travail et à la prudence, aujourd’hui et demain.
Dans ce contexte, ma conviction est que les Présidents BIYA et SASSOU NGUESSO ont besoin de sérénité pour construire, avec leurs autres pairs, une Afrique Centrale émergeante, paisible, démocratique et fraternelle. Aussi, pour autant que nous prenions en grande considération ces illustres aînés que la Providence a placé à la tête de nos Etats, devons-nous nous interdire de les chosifier par l’insulte et l’invective gratuite et volontairement ubuesque, au risque de les distraire des grands desseins qu’ils nourrissent pour nos Etats, à l’exemple du projet de la route transfrontalière Ouesso-Sangmélima ; au risque dommageable de ravaler notre beau métier dans les caniveaux miasmeux de la trivialité et de la banalité. J’appelle donc mon frère et confrère ASIE Dominique de Marseille à la retenue et aux étreintes fraternelles que les Bantous se donnent le soir, au terme d’un repas fraternel copieux et bien arrosé, alors même qu’ils se sont vivement querellés aux aurores. C’est ainsi qu’on pourrait éviter que le duel Congo-Cameroun, annoncé par le journal «Le Cho », ait lieu. Et il n’aura pas lieu.