Venue pour le festival Mis Mebinga du film des femmes, Sachi Hamano en a profité pour apprendre de la femme camerounaise
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Sachi Hamano |
Lorsqu’on l’aperçoit, elle ne fait pas penser à une militante. Son salut à la façon japonaise est parfait et sa voix posée. Sachi Hamano est une des plus ferventes militantes des droits de la femme au japon, un pays où la tradition et les coutumes donnent de grandes priorités aux hommes a-t-elle confié à Journalducameroun. La rencontre avec la femme camerounaise a été enrichissante à ses yeux. Je suis admirative de la force, le dynamisme, et surtout le degré de liberté des femmes au Cameroun. Tel que je me représentais l’Afrique, je n’imaginais pas une telle évolution, au japon c’est encore trop difficile pour les femmes, et j’apprends beaucoup auprès de ces femmes qui sont tellement différentes de celles de chez moi confie-t-elle. Le Cameroun est sa première vraie expérience en Afrique subsaharienne. J’étais déjà arrivée en Alexandrie en Egypte, et c’est pas du tout la même chose dit-elle.
Dans ses travaux, elle a toujours cherché à imposer sa perspective, celle d’un point de vue féminin. Quelque chose que selon elles les hommes ne peuvent apporter. C’est pourquoi l’expérience camerounaise lui a paru décisive. Les femmes camerounaises à ses yeux devraient servir d’exemple pour de nombreux pays, notamment d’Asie, dont beaucoup ont le même profil économique que le Cameroun.
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Sachi Hamano |
Sachi Hamano est née le 19 mars 1948 à Sachimo Suzuki au Japon. C’est au collège qu’est née sa passion pour le cinéma. Elle étudiera la photographie, puis se mettra résolument au cinéma. Arrivée trop tôt dans un univers au Japon fortement masculin, elle a par son talent réussi à se faire recruter comme assistante réalisateur. Mais cette perspective l’empêche de mener son propre combat, celui de l’émancipation de la femme. En 1984, elle crée sa propre maison de production et va à la conquête du monde féminin international. Ses thèmes favoris sont la sexualité et le genre. De par son combat elle n’est pas favorable à la monarchie. La monarchie aide à pérenniser ce système au japon qui attribue à la femme japonaise de tous les âges une place secondaire dans la société, avoue-t-elle. Suivant cette logique, son combat pour les droits de la femme va plus loin que la simple reconnaissance de l’égalité des genres. Elle aborde des sujets aussi divers et pour beaucoup tabou au Cameroun, comme la sexualité du troisième âge, et plus précisément la place de la femme dans le mariage après la ménopause et son corollaire, la sexualité dans le troisième âge.
