Le gouvernement et la représentation du Fonds des Nations Unies pour la population ont lancé les activités de cette Journée célébrée chaque 11 juillet, à Mokolo, dans la région de l’Extrême-Nord
Les femmes et les enfants sont le plus souvent les personnes les plus vulnérables lors de l’exil ou du déplacement à la suite de conflits ou de catastrophes dans un pays donné, reconnait le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Ban Ki-moon, dans son message adressé à l’occasion de la célébration, le 11 juillet, de la Journée mondiale de la population.
Pour l’édition 2015, célébrée cette année sous le thème: «Les populations vulnérables dans les situations d’urgence», le gouvernement camerounais, en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), a décidé de mettre en lumière la situation des personnes déplacées par la force. Les activités autour de cette Journée ont été lancées cette semaine à Mokolo – chef-lieu du département du Mayo Tsanaga, dans la région de l’Extrême-Nord – par le préfet du Mayo Tsanaga, Raymond Roksbo, qui représentait le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Emmanuel Nganou Djoumessi.
« Je profite de cette occasion pour vous annoncer que je viens de signer un accord de don avec le gouvernement de la République fédérale d’Allemagne d’un montant de quatre milliards FCFA pour la mise en oeuvre des activités en faveur des populations vulnérables du fait de la crise dans les régions de l’Est et Extrême-nord », a indiqué le Minepat, dans le discours lu par le préfet.
La région de l’Extrême Nord accueille des dizaines de milliers de réfugiés nigérians qui ont quitté leur pays pour fuir les exactions perpétrées par l’organisation terroriste Boko Haram; mais aussi des déplacés internes camerounais qui ont dû quitter certaines localités du territoire national, régulièrement visées par les incursions de la secte.
A l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la population à Mokolo, la Représentante de l’UNFPA au Cameroun, Barbara Sow, a voulu témoigner de la solidarité des Nations Unies avec les déplacés vivant dans la région de l’Extrême-Nord. Cette journée est effectivement l’occasion de manifester notre solidarité aux côtés du Gouvernement et d’intensifier notre soutien à toutes ces personnes qui se sentent très isolées et abandonnées et rendues donc très vulnérables», a déclaré Mme Sow. «Nous comprenons votre détresse et votre désarroi car vous êtes fragilisés et loin de chez vous. Et nous reconnaissons les efforts immenses que vous avez faits pour retrouver la normalité du quotidien, soit à Minawao soit dans les villages hôtes. Nous sommes également très reconnaissants de la solidarité des familles qui, en ouvrant leur maison et leur c ur, ont accueilli et soutenu certains d’entre vous», a-t-elle également relevé.
«Même dans des conditions normales, les complications en matière de santé procréative sont une cause majeure de mortalité et de morbidité chez les femmes en âge de procréer. Dans les situations d’urgence humanitaire, on estime qu’une femme ou adolescente sur cinq est probablement enceinte. Comme les sages-femmes qualifiées et les soins obstétricaux d’urgence ne sont souvent plus disponibles, les femmes et les filles enceintes sont alors souvent davantage exposées à mourir ou devenir infirmes», estime le Dr. Babatunde Osotimehin, Directeur exécutif de l’UNFPA, dans son message délivré à l’occasion de cette célébration.
« La vie d’une femme est précieuse »
D’après Barbara Wow, «si nous prenons le cas du camp de Minawao (camp abritant plus de 33.000 réfugiés nigérians à l’Extrême Nord, ndlr), on constate qu’au moins 4 femmes y accouchent chaque jour».
A Mokolo, à l’occasion de la célébration de la journée du 11 juillet, la Représentante a remis des kits de dignité, des kits obstétricaux, et des produits médicaux pouvant servir aux accouchements assistés. «La vie d’une femme est précieuse, dans toutes les circonstances et à tout moment, et surtout en situation d’urgence où les femmes sont le plus vulnérables», a-t-elle confié aux bénéficiaires du don.
A l’Extrême-Nord du Cameroun, notamment à l’hôpital de district de Mokolo et de Hina, au Centre de santé intégré de Gadala et au poste de santé du camp, l’UNFPA assure la fourniture du matériel et la formation de ressources humaines pour des soins obstétriques d’urgence, des soins prénatals et des «accouchements sans risque» pour les femmes. L’Organisation a déjà ainsi assuré la livraison de 500 kits d’accouchement et 30 kits de césarienne, 2300 «kits de dignité prédisposés» (distribués aux femmes lors des consultations prénatales), et des «kits de prise en charge de viol». (PEP Kit). «11 cas de viols ont été pris en charge depuis décembre 2014» dans les hôpitaux de district de Mokolo et de Hina, le Centre de santé intégré de Gadala et le poste de santé du Camp, renseigne l’UNFPA. La formation de sages-femmes et les services de planning familial ne sont pas laissés en marge.
Le Fonds organise par ailleurs pour les femmes et les adolescents des causeries éducatives sur la santé de la reproduction et la prévention des violences basées sur le genre.
Ces différentes activités bénéficient aussi bien aux réfugiés qu’aux personnes déplacées et populations hôtes de la région.