Message d’Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture estime à 1,3 milliard de tonnes la quantité de nourriture perdue chaque année, alors que 870 millions de personnes restent sous-alimentées. Ce gâchis est inacceptable à l’heure où des millions de gens souffrent de la faim. Avec un impact grandissant sur notre environnement, nous devons trouver des méthodes plus durables pour la production alimentaire. Nous devons réfléchir à ce que nous mangeons afin de sauver notre planète. «Penser, manger, préserver », tel est le message de la Journée mondiale de l’environnement. Cela doit commencer par chacun d’entre nous, par notre façon de penser et d’agir. D’où l’importance de l’éducation. En tant que chef de file de la Décennie des Nations Unies pour l’éducation au service du développement durable (2005-2014), l’UNESCO s’emploie à autonomiser les apprenants en leur inculquant de nouvelles attitudes et de nouvelles valeurs, en les encourageant à modifier leurs comportements et leurs modes de vie. Le développement durable est notre responsabilité commune et cela implique de faire preuve de sagesse dans notre façon de nous alimenter et de ne pas gâcher la nourriture. Les écoles sont en première ligne dans la lutte contre le gâchis, la faim et la malnutrition. L’initiative conjointe YouthXchange de l’UNESCO et du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) est un exemple concret de notre engagement à promouvoir la durabilité auprès des jeunes. L’agriculture est profondément intégrée aux environnements locaux – c’est là que nous devons agir pour développer des pratiques durables qui aient un sens pour les communautés locales. À l’échelle mondiale, l’UNESCO a désigné 600 réserves de biosphère comme sites d’apprentissage du développement durable. Beaucoup d’entre elles cultivent des plantes vivrières et textiles biologiques, ce qui contribue à préserver la biodiversité et promouvoir l’emploi rural. Des réserves de biosphère du Luberon-Lure en France et d’Aya au Japon à celle de Dana en Jordanie, les communautés locales élaborent des produits biologiques qui répondent aux besoins tant locaux que mondiaux, selon des méthodes qui favorisent un environnement sain et contribuent à réduire les pertes.
Rien n’est plus culturel et social que l’alimentation. Par son action pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, l’UNESCO encourage les pratiques alimentaires qui améliorent la qualité de la nutrition et s’appuient sur les traditions locales. Du régime méditerranéen à la cuisine traditionnelle mexicaine, manger local est synonyme de meilleure qualité, de réduction des pertes, d’une moindre empreinte alimentaire et implique de participer à des pratiques culturelles relevant de traditions vivaces. C’est aussi pourquoi il est
tellement important de partager les systèmes de savoirs traditionnels et locaux et de s’initier au développement durable grâce aux techniques traditionnelles de chasse, de pêche et d’agriculture. De la production, du transport et du stockage à la vente et à la consommation, nous
devons mettre un terme au gâchis des denrées alimentaires à chaque étape. Chacun de nous doit repenser ses habitudes alimentaires afin d’avoir un impact sur l’ensemble de la chaîne. C’est ainsi que nous bâtirons les fondements d’une plus grande durabilité. Tel est le message de l’UNESCO en cette Journée mondiale de l’environnement.
