Les témoins se sont contredis au cours de l’audience de vendredi dernier à Douala
Le sort continue de s’acharner sur le chanteur et leader d’opinion Lambo Sandjo Pierre Roger, dit Lapiro de Mbanga. L’actuel maire de la ville de Mbanga dans le Moungo, Jacques Mbonjo, affirme avoir vu l’artiste filmer les émeutiers pendant la période des casses en février 2008. Celui-ci était muni d’une caméra, poursuit le maire. M. Mbonjo indique également que Lapiro de Mbanga était le chef de file des casseurs, et que c’est lui qui dirigé la destruction des entreprises implantées à Mbanga. Le maire a donné ces différents détails en fin de semaine dernière au cours d’une audience à la cour d’appel du Littoral. Audience axée sur la suite des débats relatifs à l’audition des témoins de l’accusation. Des informations corroborées par les autres témoins dont Robert Eloundou, le directeur technique des installations de la société de palmeraies de Mbanga (Spm), Cyrille Kingué et M. Eyame Ebènè.

Cependant, ils reconnaissent que l’artiste a usé de toute son influence pour empêcher les manifestants de réduire en cendres la mairie tout comme la station de service Total de cette localité. Toutefois, M. Eyame mentionne que l’artiste a été vu en compagnie des casseurs au moment où ceux-ci s’apprêtaient à mettre le feu sur la société de palmeraies de Mbanga, et que Lapiro a aussitôt saisi le chef pour l’en informer. Or, on se souvient que ce dernier n’avait pas reconnu une telle démarche lors de l’audience précédente, car il avait plutôt dit avoir été informé de l’incendie par M. Eyame Ebènè. Au cours de la destruction de la Spm, Lapiro de Mbanga était bien visible au milieu des manifestants, selon un témoin. De même, on apprend également que Lapiro de Mbanga a remis des bidons aux émeutiers qui ont mis feu au centre des impôts. Dans cette affaire, les témoins de plus en plus vont de contradictions en contradictions comme on a pu le relever dans les déclarations des témoins de l’accusation au cours de la dernière audience à Bonanjo. Afin d’y voir plus clair, l’affaire a été une fois de plus reportée au 31 mars prochain.
Artiste musicien et militant du Social Democratic Front (SDF), Lapiro de Mbanga a été écroué à la prison de Mbanga en 2008 avant d’être acheminé à la prison centrale de Douala à New Bell, suite au verdict de ce qu’on a vite fait d’appeler : affaire Lapiro de Mbanga. Il a écopé trois ans de prison ferme et d’une amende importante à payer, au lendemain des émeutes qui avaient secouées plusieurs villes du Cameroun, dont Mbanga où Lapiro est une véritable célébrité. Véritable célébrité aussi à Douala, où à chaque sortie, une foule immense se rue à la cour d’appel pour apporter son soutien à « Ndinga man ». Affaire à suivre !
