Après l’attaque armée de la ville de Lukolela en RDC vendredi par les rebelles du Congo-Brazzaville, les deux pays veulent fumer le calumet de la paix
Les autorités des deux capitales les plus rapprochées du monde veulent accorder leurs violons suite à l’incident du 7 octobre. À Kinshasa l’on affirmait qu’un groupe d’hommes armés en provenance du Congo-Brazzaville, avaient attaqué la ville de Lukolela dans la province de l’Équateur dans le but de déstabiliser leur pays. Pour Kinshasa, il s’agit d’un groupe de gens dont l’objectif était de poser un certain nombre d’actes de déstabilisation à commettre en Rdc, notamment la mission d’attaquer simultanément les villes de Mbandaka, Lukolela, Bolobo, Kwamouth, Kinshasa et Matadi. Cinq assaillants présentés à la télévision congolaise comme des ex-soldats de l’armée zaïroise de Faustin Munene ont été arrêtés. Une version contestée par le gouvernement congolais qui a aussitôt qualifié cette version de montage de la part de Kinshasa, pour ne pas tenir l’élection présidentielle du 28 novembre prochain.
Pour taire ces accusations mutuelles, c’est une forte délégation de Kinshasa, 21 personnes, politiques, militaires, policiers, services du renseignement, qui est allée s’expliquer avec les autorités de Brazzaville. Adolphe Lumanu, a montré à son homologue Raymond Zéphirin Mboulou les preuves saisies sur les assaillants arrêtés. Il s’agirait de cartes de résident du Congo-Brazzaville et un ordre de mission signé du général Faustin Munene, en fuite. En plus, neuf (9) armes AKA 47 et neuf (9) UZI ont été saisies. Interrogés à chaud, les assaillants, placés sous le commandement d’un prétendu Général Bosenge non identifié, ont fait plusieurs révélations tant sur les ordres reçus de leurs commanditaires que sur le mode opératoire des actes de déstabilisation qu’ils devraient commettre en République Démocratique du Congo. Le linge sale se lave en famille et c’est ce que nous venons de faire a indiqué Adolphe Lumanu, avant son retour à Kinshasa. Dans son mot de bienvenue, Zéphyrin Mboulou ministre de l’Intérieur et Décentralisation du Congo-Brazzaville a félicité la démarche du gouvernement congolais qui privilégie toujours le dialogue à toute question relative à la sécurité et à l’intégrité territoriale de la Rd Congo. Il a par la suite signifié les bonnes relations entre les deux peuples, les deux gouvernements et les deux chefs d’Etat.
Cependant rien n’a filtré de l’entrevue des deux ministres. C’est la raison pour laquelle, on est dans la difficulté de confirmer ou d’infirmer si effectivement Brazzaville était derrière ce commando dont le parrain n’est autre que le Général Faustin Munene, un officier rebelle des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (Fardc) recherché par la justice congolaise. En rappel il s’agit d’ un énième contentieux qui n’est pas de nature à améliorer les relations entre ces deux pays frères. Surtout que les deux pays sont liés par un destin commun par rapport à leur histoire commune, un fleuve commun, les langues communes et même les enjeux politiques communs.