Mathieu Mbarga-Abéga, journaliste politique et écrivain
L’unification camerounaise célébrée en grande pompe ce vingt mai 2013, au Cameroun, dans les chancelleries à l’étranger et l’unité nationale se banalisent de manière scandaleuse au pays de Roger Mila, laissant peu à peu la place au tribalisme et à la corruption. Effet, la deuxième génération des présidents Camerounais en l’occurrence le président Paul Biya, n’a pas su créer des mécanismes pédagogiques permettant de consolider des actes d’unité nationale existant au Cameroun, notamment, la promotion permanente de l’unification Camerounaise, de l’unité nationale entre Camerounais d’aujourd’hui, par exemple l’hymne nationale du Cameroun, doit être chantée obligatoirement dans les écoles de la République, des séminaires et des colloques doivent être organisés dans tous les régions du Cameroun, par ce que certains Camerounais pensent à tord que la paix dans son pays est un long fleuve tranquille. Pour la construction nationale et la paix du Cameroun, il faut réunir des intelligences et des énergies pour donner une direction cohérente en faveur de l’intérêt commun des Camerounais. Il s’agit du développement dans tous les domaines d’activités dans l’ensemble du pays. Pour y parvenir, il faut que la classe politique camerounaise actuelle, montre de manière précise aux Camerounais des gestes forts d’unité nationale, de justice sociale, de l’amour de servir son pays et l’importance de la paix dans un pays comme le Cameroun. Il faut que la classe politique camerounaise, introduire dans le civisme, les nouvelles valeurs dont le principe est la culture patriotique sans complexe, la générosité, la compétence individuelle et collective, le respect des institutions et des personnes, l’exigence d’un dialogue de vérité, de solidarité, d’être humble et honnête entre Camerounais. En plus de ces qualités exigeantes, c’est avec des Camerounais compétents que le pays va très rapidement se développer et non avec des médiocres Camerounais qui occupent des postes importants, sous prétexte de respecter le mythe de « l’équilibre régional du Cameroun » un mythe révolue. Autrement dit, l’école pour tous existe au Cameroun depuis trente ans et on trouve des Camerounais compétents dans toutes les régions du pays.
Mais, malheureusement, en tout cas, pour l’instant, le président Paul Biya et le gouvernement Philémon Yang, laissent peu à peu s’installer au Cameroun, une dramatique culture de la corruption, de la division et du tribalisme, des générations perdues. Un poison pour la jeunesse camerounaise. Aujourd’hui, autant, la liberté d’expression est un acquis de la gouvernance de Paul Biya, autant la culture de la corruption est non seulement un sport national en promotion au Cameroun, mais, également un produit dont les Camerounais consomment sans modération. Fini le temps où les Camerounais dans tous les domaines d’activités, brillaient par leurs compétences et par leurs solidarités, à même temps que l’unité nationale était en réelle construction dans le pays. Le football camerounais, par exemple, faisait la fierté des Camerounais, c’était hier. Aujourd’hui le football camerounais décline, probablement à cause de l’amateurisme et la corruption qui n’épargneraient aucun ministère du Cameroun. Dans ces conditions, comment voulez-vous que je taise, lorsqu’il faut affirmer que la corruption, la division et le tribalisme ont un bel avenir au Cameroun et à l’étranger, tous les services sont payants ou négociés au cas par cas: trouver un emploi, inscrire son fils ou sa fille dans une école, à un lycée, à l’université, acquérir un terrain pour bâtir sa maison, passer un concours, avoir une invitation pour les réceptions aux palais de la République etc. Il faut payer cash ou en nature, femmes ou hommes compris, ça s’appelle du gombo national, pour lequel, le Camerounais lambda ou non, au quotidien courbe volontiers l’échine. Une formidable invention de la classe politique camerounaise et ses longs crayons* du pays organisateur. Le tribalisme entre Camerounais, par exemple est en augmentation d’année en année au Cameroun, contrairement aux discours officiels qui minimisent, comme toujours, ce fait pourtant connu des Camerounais : les Bassa avec les Bassa, les Douala avec les Douala, les Bamiléké avec les Bamiléké, les Haoussa avec les Haoussa, les Fan/Béti/ Boulu avec une partie, qui combat les autres Bétis indésirables, les anglophones avec les anglophones. En clair, le tribalisme camerounais est présent où se trouvent les Camerounais.
Dans les chancelleries camerounaises en Europe, par exemple, c’est le principe du tribalisme primaire qui fonctionne sans crier garde « moi connaître pas toi, parce que tou n’appartenir pas à ma race sic, moi méfiance de toî,.merci mon frère», des parole hypocrites des pauvres qui parlent pourtant de l’unité nationale entre Camerounais. Les exemples ne manquent pas, si l’Ambassadeur est originaire de Douala comme c’est le cas en France, ce dernier invite majoritairement ses frères douala et ses amis, dans ses réceptions relatives à la célébration des fêtes nationales du Cameroun. Sont exclus à ces célébrations, certaines élites de la diaspora camerounaise en France, le Lejeune Mballa-Mbella, représentant du président camerounais Paul Biya, en France leur fabrique toute sorte d’accusation : trop brillantes et ont une liberté de ton inadmissibles pour les ennemis de la vérité. Il préfère les Camerounais soumis qui le flattent à souhait. Pour Lejeune Mbella-Mbella, l’actuel Ambassadeur du Cameroun à Paris, c’est ses frères et ses amis dociles, qui comptent pour animer lors de ces fêtes nationales et en sa compagnie, la gallérie et aux frais du contribuable Camerounais. Pourtant, c’est, les Fan/ Béti/ Boulou, au pouvoir au Cameroun, qui l’ont fait roi, en le nommant, selon nous, Ambassadeur de tous les Camerounais en France. Mais, signe des temps, ce dernier, par culture clanique stupide, ne pense qu’à sa communauté douala et à ses amis de France. Il est vrai que l’actuel ambassadeur du Cameroun en France, n’est pas le seul responsable camerounais à appliquer ce principe du tribalisme primaire à la camerounaise.
C’est pourquoi, j’exhorte les Camerounais à dénoncer et à combattre ce comportement stupide qui divise peu à peu, les communautés camerounaises du pays et celles de la diaspora. Autrement dit, le Camerounais aujourd’hui vit en circuit extrêmement fermé, chacun dans sa communauté, une cocotte minute qui contient dans son ventre des ingrédients de divisions qui, si rien n’est fait par le président Paul Biya, pour consolider fortement l’unité nationale et la paix menacés au Cameroun, risque un jour d’exploser sur le visage des Camerounais, faisant de nombreuses victimes entre frères et s urs, comme on l’a vu en Côté d’Ivoire, au Congo Brazzaville etc. Pour notre part, il est fort utile que chaque Camerounais d’aujourd’hui adopter une positive attitude, en faveur d’une cohabitation apaisée entre les communautés camerounaises du pays et celles de la diaspora. Autrement dit, unir les forces pour construire le Cameroun dans lequel chaque Camerounaise et Camerounais aura sa place. Sans démagogie.