La banane camerounaise est très appréciée sur le plan mondial, mais des aspects de sa production restent inexplorés
Le poids de la banane plantain dans l’économie
La banane est une denrée de base en Afrique centrale comme l’indique les taux élevés de consommation relevés au Cameroun, soit 126 kg par personnes et par an et au Gabon 159 kg par personnes et par an. Le rendement moyen dans les exploitations familiales demeure pourtant très faible de 4 à 7 tonnes par an pour un potentiel de 30 tonnes avec des technologies innovantes de la recherche. Cette faible productivité de la petite exploitation familiale ne permet pas la satisfaction de la demande, ce qui entraine une augmentation des prix sur les marchés locaux urbains et transfrontaliers. La pénurie en banane plantain est aussi accentuée par la démographie galopante. D’après des études de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) si les investissements appropriés sont réalisés dans les plantations et si la gestion de la filière est suivie de manière professionnelle, les producteurs locaux pourraient rivaliser avec les ventes de bananes de la zone dollar à la condition que le tarif unique de droit d’entrée dans la zone Union européenne (UE) qui était de 176 euros l’année dernière soit maintenu, ce qui n’est malheureusement pas le cas. En 2002 avec une production exportée de 261000 tonnes, la filière banane représentait un chiffre d’affaire de 170 milliards de Fcfa. En 2006 la production camerounaise exportée stagnait autour de 256000 tonnes avec un chiffre d’affaire pratiquement stable, il faut le dire, hors pétrole la banane est le 2e produit d’exportation camerounais après le bois, elle influence positivement la balance commerciale du Cameroun par conséquent elle assure d’importante rentrée en devise. Elle pourvoit des ressources budgétaires importantes pour la trésorerie de l’état, en terme macro économique la banane représente 6% du Produit Intérieur Brut (Pib) du secteur primaire, ce qui correspond à 1,8% du Pib national. En même temps que la quantité, la qualité de la banane camerounaise s’est améliorée sensiblement, toutes les plantations industrielles sont certifiées EurepGAP – cette norme présente des conditions pour l’application des bonnes pratiques agricoles aux fermes afin d’améliorer la production des produits horticoles tels que les fruits et légumes. En 2006 la filière banane a assuré environ 11230 emplois permanents et plus de 34000 emplois indirects, la masse salariale annuelle pour la même période était d’environ 10 milliards de Fcfa, il faut noter que les records ont été battus en 2003 avec plus de 302 milles tonnes de production exportée.
Le processus de production de la banane
Au Cameroun plusieurs zones sont favorables à la production de la banane, environ 800 hectares sont exploités à Mbanga, localité située à une soixantaine de km de Douala sur la route de la région de l’ouest. Dans cette plantation chaque année environ 40 milles tonnes sortent des champs, on y trouve les coupeurs des régimes, c’est le premier maillon dans le processus de récolte. Avant toute coupe, il faut savoir si le régime est mature, pour savoir si le régime de bananes est mature il y a d’abord des lanières qui sortent, après on calibre le régime avec un cutter, si le cutter tient ça veut dire que la banane est mature donc on peut la couper déclare Antoine Owona coupeur des régimes dans cette plantation. Une fois détaché le régime est convoyé dans la station d’emballage dans l’usine tout un dispositif existe pour préserver la qualité du produit Alexandre Youmsi chef d’usine d’emballage explique, tel que vous voyez notre station d’emballage, la banane c’est une matière très fragile, quand elle arrive ici (dans l’usine, ndlr) on s’assure que les coupeurs ne se sont pas trompés et on vérifie la maturité de la banane, ensuite nous la lavons pour la débarrasser de tous les insectes, on décompose le régime pour que la banane se présente sous la forme des doigts, ce qui facilite le triage, à ce niveau le triage se fait de 5 à 8 doigts ensuite il y a la classification, le badigeonnage et la désinfection. Mais ce n’est pas tout, vient aussi le sondage qui permet de déterminer le poids réel du carton car chaque carton pèse 18,5 kg, passée cette étape on palettise et la dernière phase c’est le chargement dans les conteneurs. Au port de douala les conteneurs sont stationnés pendant quelques jours avant de prendre d’être exportés vers l’Europe pour l’essentiel mais aussi les Etats-Unis. En termes de production, l’Afrique centrale a un potentiel d’environ 16 millions de tonnes et pourvoit 45% de la production mondiale.

JJ. EWONG/ARAS)/n