La « petite mère » combine musique, danse et comédie pour séduire… Portrait
Une voix exceptionnelle, un corps de rêve, une présence scénique hors du commun, une véritable show-girl, une bombe musicale.Tous les qualificatifs sont bons pour cette belle camerounaise, originaire de Yaoundé. Personne au départ, même pas elle, n’aurait cru qu’elle ferait de la musique de façon professionnelle, tant ses convictions personnelles n’étaient rien d’autre que de devenir professeur d’anglais. Une envie qui l’habite depuis ses années de fac à la Sorbonne à Paris. Pourtant au fil du temps, la musique se fera indispensable dans la vie de la petite Sandra. Et un jour, une copine m’a demandé d’aller passer une audition plutôt que de chanter dans les couloirs. Après je me laissais porter par des projets, toujours surprise du plaisir que je prenais. Je ne peux pas chanter ce que je ne sens pas, il faut que la sensation qui me traverse soit juste et pleine. Révèle Sandra Nkake, elle qui pourtant a fait sa première scène au théâtre. Ça m’a énormément aidé pour la suite. Ne jamais oublier qu’on est censé être chez soi sur scène et y inviter le public. C’est ce qu’elle sait faire de mieux, surtout lorsqu’elle est accompagné par ses copains musiciens, devenus son autre famille, issus pour la plupart du milieu funk. Un contrebassiste, un batteur et un pianiste, le menu d’une soirée de purs délices.
Une artiste pluridisciplinaire
A son actif, une bonne quinzaine de films et téléfilms depuis 1996, du théâtre, de la comédie musicale, des collaborations avec entre autres grosses figures musicales, Tony Allen, Nouvelle Vague, Juan Rozoff, Cheikh Tidiane Seck, Julien Lourreau. Sandra, une bête de scène ! Au point d’être qualifiée par certains de pile électrique. Tellement puissante sur la scène qu’il est difficile de croire qu’enfant, elle était bègue et dyslexique. L’expression artistique sous toutes ses formes l’a libérée de ce qui aurait pu devenir un handicap. Jamais ça ne me serait venu à l’idée de faire un album. Il faut avoir de la matière, ce n’est pas que la voix avoue la belle.
Et le rêve devint réalité en 2008
21 octobre 2008, premier album. La concrétisation de plusieurs années de travail s’appelle Mansaadi. En français, petite mère. Un album qui retrace toute sa vie, de ce qu’elle est en réalité, une femme libre, une mère de famille, une femme garçonne, instinctive, et sensible. L’album est surtout un hommage à sa mère qui est partie avant d’avoir pu voir un jour sa fille sur scène. C’est donc le drame de cette disparition qui a donné à Sandra la force et le déclic pour enfin réaliser cet album. 14 titres aux rythmes variés, de la Folk à la Soul en passant par le jazz, le hip hop, le flamenco. Tout y est ! Des arrangements enlevés qui surfent délicatement sur sa voix profondément soul pour créer un véritable voyage.
En tout cas les voyages, elle s’y est habituée, depuis toute petite, lorsqu’elle prenait l’avion dans les bras de sa maman qui vivait entre l’Afrique et la France. Les voyages sont désormais son passe temps favori, elle qui sillonne le monde entier pour répondre à des sollicitations de concerts. Sans oublier son pays.
Sandra Nkake à Douala le 02 décembre 2009
Le Centre Culturel de Douala qui organise le concert, l’a qualifié de Concert exceptionnel. Non seulement pour attirer l’attention des mélomanes, mais aussi pour présenter la dimension de l’artiste. Un peu le « coup » de cette fin d’année du CCF de Douala. Les billets sont d’ailleurs déjà en vente, et s’arrachent, aux dires des responsables du CCF, comme des bouts de pain. Normal! Il s’agit de Sandra Nkake. La très talentueuse fille est tout simplement époustouflante. D’énergie, de partage, de joie de vivre, de force. Sur scène, autant mieux prévenir tout ceux qui seraient tentés d’aller la voir, elle est le feu, la flamme ou la braise incandescente, elle joue. Et sa voix reflète l’arc-en-ciel de son âme : délicate, subtile, ou bien brûlante et crue, toujours juste dans l’intention.
