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La corruption comme elle va…

La corruption qui est aussi vieille que l’histoire du Cameroun n’a encore rien perdu de son charme

Ne laissons pas la corruption tuer le développement, c’est en ces termes que se décline le thème de cette journée internationale de lutte contre la corruption qui s’est célébré cette année sous le signe d’une mobilisation tous azimuts contre ce fléau social, tel que le préconise le message du Secrétaire Général des Nations Unies, Ban ki Moon. Et pourtant, ce n’est un secret pour personne que la corruption est une véritable gangrène sociale qui fait partie des fléaux encore restés sans solution dans notre pays. Makalapati, tchoko, gombo. appelez-la comme vous voulez, la corruption est bel et bien présente dans notre société.

Palme d’or de la corruption en 1998 et en 1999
Le sujet aussi vieux que l’histoire du Cameroun n’a rien perdu de son charme depuis toutes ces années. Bien au contraire, elle déchaîne les passions et les discussions à chaque fois que l’on en parle. Si d’aucuns s’y intéressent au point d’en débattre à chaque fois qu’ils en ont l’occasion, c’est tout simplement pour plaider pour une relance économique au Cameroun et pour une prise de conscience collective. Ils diront alors que la corruption engage la responsabilité collective de tous les camerounais doublée d’une absence de patriotisme et d’un manque de discernement des intérêts publics et privés. D’autres par contre se lancent dans des joutes oratoires dans un souci de banaliser le fait et de l’ériger en règle. Aussi pauvre en arguments qu’ils soient, les camerounais de cet acabit tenteront de vous convaincre de ce que la conjoncture sociale est telle qu’il faut monnayer une place à votre progéniture ou de tenter de payer un pot de vin à l’agent chargé de suivre vos dossiers administratifs afin que vous obteniez l’augmentation en grade que vous convoitez tant. En vous prêtant à ces pseudo  »normes », vous dira-t-on, vous contribuez à améliorer la condition de ceux-là dont les salaires sont insuffisants tout en vous facilitant vous-mêmes la tâche. Finies donc les longues files d’attente et les interminables revenez demain.

En se penchant désormais sur cet épineux problème puisqu’impliquant depuis peu et de manière officielle les hauts cadres de l’administration camerounaise, certains se posent la question de savoir s’il existe une volonté réelle d’éradication du mal. Aussi pessimiste que l’on puisse paraître, l’on reconnaîtra tout de même qu’il existe des efforts notoires qui sont faits dans ce sens. On rappellera pour mémoire, cette convention des Nations Unies sur la corruption ratifiée le 18 mai 2004 par le Cameroun et la décision prise en 2005 par notre gouvernement d’adhérer à l’initiative de transparence dans le secteur des industries extractives avec cette promesse de publier régulièrement les chiffres sur les revenus de l’exploitation pétrolière. Le premier ministre Peter Mafany Musongue en son temps, avait d’ailleurs initié en 1998 la publication des encarts publicitaires dans les journaux ainsi que la production d’une série d’enquêtes dans les éditions télévisées et radiodiffusées de la chaîne publique nationale.

Encore plus près de nous, on relèvera la création de la commission nationale anti-corruption (CONAC) le 11 mars 2006 qui a pour mission entre autres d’évaluer le travail des commissions de passation des marchés publics qui sont devenus aux yeux de certains, de véritables machines à détourner de l’argent de l’Etat. Autant d’efforts qui sont désormais soutenus par des ONG et des institutions religieuses telles que l’Eglise catholique qui ne cesse de publier des lettres de dénonciation. A défaut de marteler l’inefficacité des actions, on relèvera tout de même que le Cameroun occupe désormais la 146e place sur les 180 pays dits les plus corrompus du monde. C’est dire si du chemin a été parcouru, même si beaucoup reste encore à faire. Le président de l’ONG camerounaise  »SOS corruption » relevait en effet que l’Etat camerounais perd en moyenne 400 milliards de francs cfa par an, des statistiques auxquelles l’on pourrait volontiers ajouter celles de Transparency international qui s’indigne de constater que plus de 50% de ménages camerounais reconnaissent avoir versé un pot de vin, c’est donc dire si nous devons tous monter au filet pour lutter contre la corruption.

Acte de corruption banalisé entre un homme en tenue et un chauffeur
nettali.net)/n


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