Ces vendeurs à la sauvette bravent quotidiennement nombres d’obstacles pour se faire une place au soleil
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Romuald |
On les voit tous les jours, à chaque carrefour, sur les grandes voies et artères publiques de la ville de Douala, se faufilant entre les véhicules, et très souvent au risque de leur vie. En main, ils transportent des confiseries (bonbons et chewing-gum), des mouchoirs, des appareils électroménagers, des objets décoratifs, des ustensiles de cuisine et autres. Jeunes filles et garçons, peu importe, ils sortent de la maison assez tôt, souvent à six du matin, pour une interminable journée. A la question de savoir pourquoi ils se lèvent aussi tôt, la réponse est la même : « il faut bien aller au travail ! ». Romuald, âgé de 28 ans, est un jeune camerounais, en qui l’espoir d’un lendemain meilleur grandit de jour en jour. Il se rend à son lieu de travail, à la montée Mboppi, à 7 heures. A pied ou en voiture, il se démène pour s’y rendre.
Origine de ces produits
Cela dépend des produits vendus bien évidemment. Selon Herman, un autre vendeur, leurs produits leur sont livrés par des Libanais, propriétaires de grands magasins à Akwa, Bonanjo, Bonapriso. Certains disent être des employés de ces gros bonnets mais préfèrent vendre à la criée. Les plus chanceux s’octroient la marchandise à leurs propres frais. Et côté revenus, ceux qui ont de la poigne s’en sorte en fin de journée avec près de 15 à 20 000 FCFA il y a des jours où nous ne vendons rien et cela peut durer des semaines précise Romuald. Hermine, quant à elle, vend des mouchoirs jetables, des chewing-gums, bonbons et biscuits à Bépanda. En fait, elle n’a pas eu de choix : On ne mange pas tous les jours à la maison et j’ai décidé, avec l’aide de ma tante, de faire ce commerce qui me rapporte au moins 2500 FCFA par jour. Pour Calvi O., jeune artiste en herbe, vendre les montres, bracelets et autres chaînes lui permettra de terminer sa maquette. Sous la pluie comme sous le soleil, ces jeunes ne baissent pas les bras, au contraire. Marchandises en main et visiblement fatigué par la course qu’il mène derrière toutes les voitures qui passent par le rond point IVe vers Deido, Alain raconte comment lui et son frère se sont retrouvés dans cette activité : Les parents n’ont pas eu assez d’argent pour que nous puissions poursuivre nos études. Après le départ de notre s ur pour l’Europe, la vie est devenue tellement difficile à la maison qu’il a fallu trouver des moyens pour s’en sortir. Ceci était l’une des solutions. C’est dur, mais on fait avec.
Selon la dizaine d’automobilistes abordée, ces vendeurs ne font pas de mal, même si parmi eux il y a quelques brebis galeuses qui donnent une mauvaise image de leur travail. Au final, une seule et grande idée ressort des propos de ces vendeurs ambulants: Nous voulons juste avoir de quoi manger, sans avoir besoin de quémander ou de voler, ajoute Alain.
