La levée de corps du célèbre polémiste camerounais a eu lieu ce jeudi 27 mars 2014 à la morgue de l’Hôpital général de Yaoundé. De nombreux Camerounais se sont mobilisés le long des rues
Une foule immense a pris d’assaut la place de la morgue de l’Hôpital général de Yaoundé. Il y avait des hommes et femmes, des jeunes, des personnalités politiques, hommes de médias, attendant, avec impatience, sous un soleil de plomb, la sortie de la dépouille du Dr Charles Atéba Eyéné, décédé le 21 février 2014.
Pour contenir la foule, un impressionnant dispositif sécuritaire a été mis en place. « Cette levée de corps est à haut risque », lance une personne dans la foule. Et elle n’avait peut-être pas tort puisque les choses ont failli mal tourner au moment de mettre la dépouille mortuaire de Charles Atéba dans le corbillard. Quelques personnes s’y sont opposées, encourageant de nombreux autres à scander en ch ur : « pas de corbillard ! On veut porter le corps ».
Les gendarmes ont réussi à contenir cette foule émotionnée décidée à accompagner Charles Ateba Eyené jusqu’à sa dernière demeure. Le camion anti-émeutes qui avait été mobilisé pour cette levée de corps, est reparti comme il est venu. La foule, restée sage après que le corps ait quitté la morgue, a accompagné le cortège qui transportait le « héros national » pour un tour de ville avant le départ pour son domicile à Mfou.
A la morgue, la famille était insoutenable, quelques amis et connaissances aussi. « C’est un sentiment de tristesse parce que Charles Ateba Eyéné aurait pu s’en sortir autrement par rapport à sa maladie», s’est exprimé le Pr. Claude Abé, avant d’ajouter : «Charles Ateba Eyéné, dans son combat, croyait en la possibilité d’un changement du Cameroun».
«Charles Ateba Eyéné est une perte pour la jeunesse, parce que c’était un homme franc et courageux (.) il s’en est allé, mais il est entré dans l’histoire du Cameroun», a renchéri le Pr Eric-Mathias Owona Nguini Effa, autre ami du défunt.
L’auteur de l’ouvrage, «Le Cameroun sous la dictature des loges, des sectes, du magico-anal et des réseaux mafieux» a quitté la scène mais «son combat contre ces pratiques sataniques qui visent à détourner nos enfants et nos jeunes frères va continuer», promet Foly Dirane, animateur d’émissions à la télévision publique nationale.