Le Pape accusé d’avoir couvert un nouveau cas de pédophilie. L’église déplore de nouvelles attaques en pleine semaine sainte
Une nouvelle victime à Miami aux Etats-Unis
Selon le site 20 minutes.fr, Un homme qui souhaite que son identité ne soit pas communiquée affirme, par l’intermédiaire de son avocate, avoir été victime de violences sexuelles d’un prêtre catholique pédophile. Il a accusé par ailleurs le Vatican et le pape Benoît XVI d’avoir protégé ce prêtre, en le maintenant à son poste. L’accusation cette fois est portée sur le père Ernesto Garcia Rubio. Selon l’avocate de la victime, le représentant de l’église sur place à Miami avait caché l’affaire et le plaignant aurait envoyé des preuves auprès de certaines agences de presse. Il a été en poste dans une paroisse à Miami pendant 30 ans et nous avons eu connaissance de douzaines de victimes de ses abus pendant tout ce temps, a indiqué Jessica Arbour, avocate de la victime. Les faits se seraient pendant son adolescence entre 1985 et 1987. Il poursuit l’archidiocèse de Miami et réclame 20 millions de dollars de dommages et intérêts. Il y a eu de toute évidence un effort concerté, à tous les niveaux, du Vatican à l’archidiocèse de Miami en passant par le diocèse de Cuba, pour protéger ce prêtre, a déclaré Jessica Arbour.
Trouble de la semaine sainte
Cette autre accusation arrive en pleine semaine sainte. Elle dérange le Vatican et toute la communauté chrétienne internationale, dont de nombreux membres crient à la stigmatisation. Les nouveaux accusateurs eux, s’accrochent et animent le scandale. L’avocate précise avoir eu connaissance d’une douzaine de victimes pendant tout ce temps Une période qui va de 1981 à 2005. Le Cardinal Ratzinger aujourd’hui connu sous l’appellation de Pape Benoît XVI était alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Jessica Arbour a indiqué qu’en 1990, alors qu’un évêque avait commencé une procédure visant à défroquer le père Ernesto Garcia Rubio, la Congrégation pour la doctrine de la foi à Rome avait «perdu le dossier».
L’archidiocèse de Miami a regretté que «l’attaque» de l’avocate contre «le Vatican» intervienne durant la semaine sainte, «la semaine la plus sacrée pour les chrétiens». Cette accusation est la troisième en une semaine affirmant que le pape, alors Cardinal Ratzinger, a fermé les yeux sur des scandales pédophiles parmi les prêtres. En Europe, continent où la foi a sérieusement diminué avec le temps, «La crédibilité de l’Eglise est très gravement ébranlée», a affirmé sur la chaîne télévisée publique allemande ZDF, le vice-président du parlement allemand, Wolfgang Thierse, membre du comité central des catholiques allemands.
Réponse du Vatican
Le Pape est déterminé à prendre de nouvelles mesures contre les prêtres pédophiles. C’est la quintessence de la lettre pastorale qu’il est sur le point d’envoyer à l’épiscopat irlandais, a indiqué récemment dans une interview l’archevêque, Mgr Rino Fisichella. De 2001 à 2010, il y a eu environ 3.000 accusations regardant des prêtres diocésains ou religieux pour des crimes commis ces 50 dernières années, a déclaré Mgr Charles J. Scicluna, ministère public du tribunal de la Congrégation pour la doctrine de la foi dans une interview à Avvenire, le journal de la Conférence épiscopale italienne. Dans environ 60% des cas, on a plutôt affaire à des actes d’éphébophilie, c’est-à-dire d’attraction physique pour des adolescents de même sexe. Dans 30%, de rapports hétérosexuels et pour les 10% restants de véritable pédophilie, c’est-à-dire d’une attraction sexuelle pour des garçons pubères, note le prélat. Pour lui, en neuf ans, les cas de prêtres accusés de pédophilie sont donc d’environ 300. Trop certes, mais il faut constater que le phénomène n’est pas étendu comme on veut le faire croire, ajoute-t-il, rappelant qu’il y a 400.000 prêtres diocésains et religieux dans le monde et le Vatican choisit toujours de laver son linge sale en interne. Quant à l’attitude controversée des évêques pour signaler ou non ces problèmes à la justice civile, Mgr Scicluna explique que cela dépend de la juridiction des pays. Dans les pays de culture juridique anglo-saxonne, mais aussi en France, les évêques sont «obligés à recourir à l’autorité judiciaire». Mais quand la législation ne le permet pas, Rome encourage les évêques «à inviter les victimes à dénoncer leurs bourreaux». L’Afrique semble avoir été épargnée par ces scandales.
