Après les régions de l’Extrême-Nord et du Nord, la tempête de poussière qui balaie le septentrion s’abat sur l’Adamaoua depuis ce vendredi 19 mars
C’est sous des nuages de poussière que les populations de la ville de Ngaoundéré se sont réveillées en cette matinée du vendredi 19 mars 2010. Une tempête de poussière qui s’est abattue sur les régions du Nord et de l’extrême-Nord depuis trois jours avant d’atteindre la région de l’Adamaoua ce vendredi matin. Les populations ont passé toute cette journée sans apercevoir les rayons du soleil obscurcit par ces épais nuages de poussière. Dans les rues, chacun se protège les voies respiratoires autant que faire se peut. Les yeux larmoient, la visibilité est limitée à une dizaine de mètres, des dépôts d’une poudre sont perceptibles sur la peau, les cheveux et même sur les meubles de la maison. L’air suffoquant est pratiquement irrespirable.
Selon le Pr. Michel Tchotsoua, géographe à l’université de Ngaoundéré, il s’agit des particules suspendues qui donnent une visibilité réduite dans l’air non saturé de vapeur d’eau. Ce phénomène selon lui résulte du soulèvement des particules microscopiques naturelles dans l’air comme la poussière et les particules volcaniques, ou des particules artificielles comme les cendres des cheminées. Pour ce qui est de la ville de Ngaoundéré, cette situation correspond à un phénomène postérieur au soulèvement des particules fines qui s’est produit essentiellement dans le désert. Mais, on pourrait tout de même s’étonner du fait que le désert soit situé à des milliers de kilomètres de l’Adamaoua! Pour le Pr. Michel Tchotsoua, il n’y a pas lieu de s’étonner. Il s’agit là d’un balancement de la zone intertropicale qui est la résultante d’un rapport de forces entre l’harmattan qui est un vent sec et la mousson qui est un vent humide et chargé de pluie.
Pour l’instant, la zone de convergence intertropicale est au-delà de Ngaoundéré en direction du Sud. C’est un élément qui témoigne des changements climatiques que nous vivons ces dernières années parce que, le phénomène de circulation atmosphérique essentiellement convectif dans le désert est très intense ces derniers temps. A la question de savoir quand est-ce que ces nuages de poussière pourront disparaître, le Pr. Michel Tchotsoua déclare que la disparition de ces nuages de poussière sera calquée sur la remontée de la zone de convergence intertropicale. C’est-à-dire, quand la mousson sera assez suffisante pour pouvoir bousculer l’harmattan vers le Nord, c’est-à-dire au-delà de Ngaoundéré. Tout dépend donc de ces forces.
A cause des contraintes climatiques, il est assez difficile de dire si cela va durer longtemps ou pas. Comme conseils, les véhicules doivent rouler avec des phares allumés pour éviter des risques d’accident de la circulation. Dans le même sens, le port des masques propres est fortement recommandé afin de diminuer grandement le nombre de cas de maladies pulmonaires qui seront probablement enregistrées ces jours prochains dans les différents centres hospitaliers de la ville de Ngaoundéré.
