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l’ADDEC s’élève contre le don de 500.000 ordinateurs aux étudiants

Dans une déclaration publiée samedi, ladite association dénonce une manipulation de l'opinion camerounaise avec d'autres visées que le développement de…

Dans une déclaration publiée samedi, ladite association dénonce une manipulation de l’opinion camerounaise avec d’autres visées que le développement de l’enseignement supérieur et de la recherche

L’Association de défense des droits des étudiants du Cameroun (ADDEC) a rejeté l’«annonce pompeuse» du «don», par le chef de l’Etat Paul Biya, de 500.000 ordinateurs aux apprenants des institutions universitaires publiques et privées du pays pour l’année académique 2016/2017.

Dans une déclaration publiée samedi, elle dénonce «une manipulation de l’opinion publique avec d’autres visées que le développement de l’enseignement supérieur et de la recherche».

Pour l’ADDEC, en plus du fait que cette nouvelle ne provoque aucune impulsion salvatrice pour le secteur, cette initiative, prise à travers un prêt de 75 milliards FCFA de la banque chinoise Eximbank, induira un tribut onéreux sans apporter fondamentalement une réponse aux attentes des universités depuis l’éclatement de l’université de Yaoundé, en 1993.

Dans aucun pays au monde, commente-t-elle, un gouvernement ayant de l’estime pour son peuple ne peut aller jusqu’à parler de «don» alors que, dans le même temps, c’est l’État qui a contracté une dette que les étudiants, qui ne feront pas partie dans l’avenir des 40% des diplômés au chômage au Cameroun, vont devoir contribuer lourdement au remboursement avec intérêts compris.

«Dans un contexte de paupérisation de la population et de stérilisation de nos universités, cette dette contractée n’aurait-elle pas pu servir à créer une meilleure dynamique universitaire, à équiper nos laboratoires, à moderniser les infrastructures numériques, à installer des réseaux wifi adéquats sur nos campus?»

Dans le même temps, et plutôt que de contracter une telle dette, le président de la République et son gouvernement auraient pu remettre sur pied les services d’aides sociales aux étudiants moins nantis, en intégrant dans cette aide l’octroi d’une machine.

Le projet gouvernemental «un étudiant, un ordinateur», qui rappelle le slogan «un étudiant, un emploi» lancé en 2007/2008, suscite donc «légitimement des suspicions, tout en discréditant cet acte».

De nombreux points d’ombre restent en suspens, laissent perplexes et très circonspects, constate l’ADDEC qui qualifie de «flou» le protocole d’octroi desdites machines.

Une volonté du gouvernement d’encourager un arrimage au numérique doit se percevoir dans les différentes institutions universitaires à travers des gestes simples, mais concrets tels la numérisation des cours, thèses de doctorat et mémoires, la facilitation de la recherche en ligne, les bibliothèques en ligne, une interconnexion ainsi qu’une couverture internet des campus universitaires du pays.

Les pouvoirs publics auraient aussi pu s’activer à créer au sein de l’enseignement secondaire, tout comme dans les institutions universitaires publiques et privées à travers la mise sur pied de salles multimédias gratuites destinées à faciliter l’apprentissage et la transmission du savoir.


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