Le dossier de l’historien, condamné pour une affaire de vente illégale d’or, et déjà renvoyé 21 fois en cour d’appel, a été confié à un nouveau magistrat. Prochaine audience: le 19 mars
Après l’audience du 19 février dernier, l’écrivain et historien camerounais Enoh Meyomesse se représentera devant les juges le 19 mars prochain, en présence cette fois d’un nouveau président du tribunal. C’est le juge Gilbert Schlick, président de la cour d’appel du Centre, qui conduira désormais les débats dans cette affaire en remplacement de Louis Lambert Bolko «appelé à d’autres fonctions», rapporte le quotidien Mutations ce mardi.
Le 27 décembre 2012, après avoir passé 13 mois en prison, Enoh Meyomesse avait été condamné à une peine de sept ans de prison et une peine d’amende de 200 000 CFA pour complicité de vol à main armée et de revente illicite d’or. Trois autres personnes jugées avec lui avaient été condamnées à des peines allant de deux à neuf ans de prison. Son arrestation avait eu lieu le 22 novembre 2011 à l’aéroport international de Nsimalen, à Yaoundé, alors qu’il rentrait d’un déplacement à Singapour.
Depuis sa condamnation, l’ancien président de l’Association nationale des écrivains camerounais a fait appel, sans suite et sans jugement.
Dans une lettre publiée à la mi-février 2015, et adressée au président de la République, Enoh Meyomesse se plaignait des 21 renvois déjà prononcés en cour d’appel par les juges vis-à-vis de son dossier. «Je suis ainsi devenu l’un des appelants le plus ancien de toute la Cour d’appel du Centre», se plaignait-il dans cette lettre.
«Je vous demande d’intervenir, en votre qualité de Président du Conseil Supérieur de la magistrature, non pas pour que je sois relaxé, moi-même je m’en charge dans la plaidoirie que j’entends faire, mais simplement que je sois jugé. Je ne vous demande rien d’autre», suggérait-il à l’endroit de Paul Biya.
Le juge Gilbert Schlick qui va désormais connaitre de cette affaire a été nommé à la présidence de la cour d’appel du Centre par un décret présidentiel publié le 18 décembre 2014, dans la foulée avec de nombreux autres textes réorganisant le corps de la magistrature. Réputé d’une intégrité morale, ce magistrat, lorsqu’il officiait en tant que président du tribunal de grande instance du Mfoundi, avait marqué les journalistes camerounais par l’acquittement prononcé, le 03 mai 2012, en faveur de Jean-Marie Atangana Mebara, ex-Secrétaire général de la présidence de la République, pour «faits non établis» sur des charges qui pesaient contre lui. M. Atangana Mebara est néanmoins toujours en prison pour d’autres accusations de détournement de deniers publics.