Par Lucien Ntamag, Directeur du cabinet Cirie Conseil
L’Afrique plus que jamais démontre son importance stratégique dans le devenir de la planète pour les trois prochains siècles, en effet si le 18ème siècle fut celui de la vieille Europe, avec l’émergence des philosophes et la grande révolution industrielle qui a conditionné les grands enjeux mondiaux jusqu’au 20ème siècle, la Chine étant en plein Essor, tandis que les grandes puissances occidentales se cherchent un nouveau souffle, l’Afrique est le pôle central des enjeux de demain au moins pour deux raisons que nous évoquons ici:
1. Sa population:
Le taux de croissance de la population en Afrique est environ de 38 Naissances pour mille habitants avec des pics en Afrique Subsaharienne de 25 naissances pour mille habitants, tandis qu’en Europe ce taux, décroissant de surcroît est de 13 naissances pour mille habitants. ce taux a tendance à croître en Afrique et ceci est dû à plusieurs facteurs tels que: une meilleure prise en charge de la maladie bien que cela demeure le point faible du continent, des meilleures habitudes de vie et de consommation, un meilleure maitrise de la propagation du VIH SIDA. tandis qu’en Europe les récessions successives et la saturation territoriale dû à la forte urbanisation ont entrainé la décroissance de la population, la Chine qui autrefois a connu de grandes famines dû à la rareté des ressources et une forte surpopulation a aujourd’hui tendance à maitriser sa démographie mais anticipe également sur la rareté des ressources en ayant très tôt parié sur l’Afrique ne peut que aujourd’hui constituer le pôle d’attraction majeure des prochaines décennies, l’Afrique est donc malgré elle la « faible place forte » du futur.
2. Sa terre et son sous sol:
Avec une surface émergée de 30 millions de KM Carré dont un tiers pour le désert du sahara, l’Afrique est le second continent le plus étendu de la planète, avec un taux d’occupation de la surface d’environ 35%, on peut déduire de manière mécanique que le potentiel de croissance économique est de 5 fois par rapport aux taux actuel qui est d’un peux plus de 5%, avec un potentiel de développement agricole de 17 fois par rapport à ce jour, avec des réserves d’eau souteraine de l’ordre de 20 fois la réserve d’eau douce des lacs du continent, soit 0.66 millions de mètres cube selon les chercheurs du Brittish Geological Survey et de l’University College de Londres, avec plus de 7 milliards de barils de pétrole enfouis dans le sous sol soit près de 600 Milliards de Dollars sur les Vingt prochaines années, La plus grande réserve de bauxite en Afrique centrale, la plus grande réserve de diamant au Cameroun. l’Afrique ainsi possède l’agriculture de demain, et l’industrie d’après demain ce qui de manière inattendue a modifié les comportements des puissances occidentales vis à vis de celle ci, qui a été replacée au centre de leurs préoccupations, nous observons ainsi une geurre de positionnement entre la Chine, les Etats unis et l’Union Européenne, consécutive à la redifinition de la cartographies minières. dans ce redéploiement d’autres entités ont fait leur apparition de manière inattendue à savoir, les groupes armés et les groupes terrotistes quoi que dans plusieurs cas les deux se confondent, c’est le cas de la Nébuleuse SELEKA en Afrique centrale qui n’est autre qu’une concaténation de groupuscules aux intérêts divergeants dont les alliances de circonstances occasionnent des guerres sur fond de partage du des richesses et aujourd’hui des territoires, on peut le voir aujourd’hui en Centrafrique où l’état déliquescent est en quasi-fallite dans tous les sens du terme. Ici des hommes politiques ont « joué avec le feu » en s’attachant les services de groupes hybrides (Anciens terroristes qui stationnait dans le désert de Lybie, groupes armés du sahara et du Tibesti) dont il n’ont et ne peuvent avoir le contrôle, et qui cherchent après coup, des moyens de subsistance et des bases de replis, d’où le conflit permanent en R.C.A et les incursions dans les frontières voisines afin ici de tester la porosité des frontières mais surtout la capacité de réaction des armés nationales d’Afrique centrale, Le Cameroun en ce moment même en fait l’expérimentation, tout porte à croire que c’est un galop d’Essai. Cette situation entraine le repositionnement sécuritaire des amis occidentaux à travers divers dispositifs, tel que le RECAMP,les programmes de coopération militaire aujourd’hui actualisés, mais plus indirectement à travers des forces sous régionales comme la FOMUC(force multinationale en Centrafrique)ayant remplacé un précédent dispositif appelé MICOPAX. Il est très peu utile de s’interroger sur leur efficacité tant nous savons bien que dans ce cas spécifique, elle reposerait essentiellement sur la volonté des états qui les composent à défendre un territoire qu’ils ont en partage, mais comment demander à une brigarde d’intervention sur un territoire inconnu et souverain, d’avoir une action intégrée et des réflexes nationalistes sur ce territoire tandis que les éléments qui la composent proviennent d’Etats aux intérêts économiques et stratégiques divergents et qui ne possèdent même pas un territoire en partage?

journalducameroun.com)/n
Voici la situation cette semaine en Centrafrique
A Bangui Le dispositif sécuritaire a été renforcé samedi à plusieurs endroits de Bangui, après une nuit de calme relatif suite au rétablissement du couvre-feu par le président centrafricain Michel Djotodia, a constaté un journaliste. Sur les principaux carrefours des quartiers Sica II, Ben-Zvi et Miskine (2e et 5e arrondissements), où des heurts entre civils et éléments de l’ex-rébellion Séléka ont eu lieu ces derniers jours, des éléments de gendarmerie ont été positionnés et durant toute la nuit, des patrouilles mixtes de policiers, de gendarmes et de soldats de la force africaine en Centrafrique (Misca) ont été organisées sur les principales artères. Plusieurs heures auparavant, des messages de la police avaient été diffusés sur la radio d’Etat pour mettre en garde contre la circulation des conducteurs des motos et taxis motos, soupçonnés de favoriser le banditisme armé, au-delà de 18H00. Manifestation à Bangui après l’assassinat d’un haut magistrat, le 17 novembre 2013 en Centrafrique. Le président centrafricain Michel Djotodia a annoncé vendredi le rétablissement du couvre-feu de 22H00 à 06H00 du matin, levé en octobre à Bangui, face à une nouvelle vague de banditisme armé dans la capitale. Ces violences dans la capitale avaient culminé dimanche dernier avec l’assassinat d’un haut magistrat, abattu par d’anciens rebelles. Le meurtre avait provoqué des heurts dans lesquels deux civils avaient été tués. 2.000 à 3.000 personnes, magistrats et avocats en tête, ont manifesté vendredi dans les rues de la capitale centrafricaine pour protester contre l’assassinat du magistrat, a constaté un journaliste. Depuis le renversement en mars du régime de François Bozizé par la coalition rebelle Séléka – dissoute en août – de M. Djotodia, la Centrafrique vit dans un climat d’insécurité généralisée, avec des violences quasi quotidiennes en province comme à Bangui. Le président centrafricain Michel Djotodia, le 30 octobre 2013 à Bangui Cette situation a poussé lundi le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon à envisager l’envoi de 6.000 Casques bleus, dans le cadre d’une éventuelle opération de maintien de la paix. Dans certaines régions, ces violences ont pris un caractère intercommunautaire entre chrétiens et musulmans, amenant Washington et Paris à évoquer une situation « pré-génocidaire » ou un risque de « génocide » en Centrafrique. La libre circulation des biens et des personnes dans la CEMAC demeure pour l’instant une douce utopie, il est de ce fait normal au grand dam des africains « dits » Nationalistes que l’armée Française demeure de facto l’unique recours à ces crises, je vous laisse deviner qui sera le principal bénéficiaire. Vous pouvez le demander à Jean MONNET et Robert SCHUMAN, pas d’intégration économique et commerciale = pas de paix et de sécurité pour les états. A bon entendeur…
