Retour sur le premier jour des travaux marqué par des discours, notamment celui du Président Paul Biya
Six présidents attendus à Yaoundé
La nouvelle a été confirmée par un communiqué des services de la présidence ivoirienne. Le président Laurent Gbagbo de Côte d’Ivoire devrait arriver ce mercredi 19 mai 2010 à Yaoundé. Il répond à une invitation de Paul Biya, le président du Cameroun, pour assister aux activités célébrant le cinquantenaire des indépendances qui ont débuté il y’a une dizaine de jours. A son arrivée, il se rendra directement au palais des Congrès pour assister à la clôture de la conférence internationale Africa21. Jusque-là, la Côte d’Ivoire était représentée par Jean-Marie Kacou Gervais, ministre des affaires étrangères. C’est la première visite du Président ivoirien au Cameroun depuis son dernier passage lors du sommet France-Afrique qui s’était tenu à Yaoundé en 2001. Il retrouvera sur place le Burkinabè Blaise Compaoré avec qui il pourra en marge de la conférence discuter des questions ivoiriennes. D’autres chefs d’Etat principalement de la Communauté des Etats d’Afrique Centrale ont été annoncés aujourd’hui par le comité d’organisation. Une information non recoupée au niveau des présidences des pays concernées. Sont attendus à partir de 11 heures, Idriss Deby du Tchad, Joseph Kabila de la République démocratique du Congo, Sassou Nguesso du Congo Brazzaville, Teodoro Obiang Nguema de Guinée Equatoriale et François Bozizé de la République Centrafricaine. Ces chefs d’Etat pourront, pour ceux qui arriveront à temps, participer aux travaux de clôture de la conférence de Yaoundé.
De nombreux orateurs à la tribune
Depuis ce 18 mai se tient au Palais des Congrès de Yaoundé la conférence Africa21 voulue par le président camerounais Paul Biya dans le cadre de ces festivités. Un moment jugé important par les organisateurs, pour faire le point et ouvrir une réflexion prospective sur l’avenir du continent africain. Une volonté reprécisée dans le discours d’ouverture du Président Paul Biya. Il est opportun de faire le point sur la situation du continent et jeter un regard prospectif sur ses chances dans les prochaines décennies a-t-il déclaré. De nombreuses autres personnalités ont pris la parole hier à l’ouverture de cette conférence. Le président gabonais, Ali Ben Bongo, a plaidé pour la jeunesse africaine qui, selon lui, aimerait que ses avis soient pris en compte par les dirigeants. Nous avons le devoir de ne pas laisser les jeunes au bord de la route pour ne pas les laisser sombrer dans les comportements répréhensibles, a-t-il proposé en ajoutant que les jeunes Africains peuvent changer le monde et ils doivent changer le monde. Le président gabonais a plaidé pour une coopération renforcée avec le Cameroun. Il voudrait voir son voisin jouer un rôle de locomotive du développement en Afrique centrale. Quant au président de la Commission de l’Union africaine, le gabonais Jean Ping, il a insisté dans son message sur la nécessité de régler pacifiquement les conflits. La paix et la sécurité sont les pierres angulaires d’une Afrique prospère et démocratique, et la paix est possible en Afrique, a-t-il fait savoir. M. Jean Ping félicite le Cameroun pour avoir réussi à faire la paix avec le Nigeria à propos de la presqu’île de Bakassi sans recourir à la violence. C’est aussi le sens de la flamme de la paix qu’il a remise au président Paul Biya.

Des conclusions très attendues
Pour certains observateurs, le président Biya au cours de l’ouverture de la conférence a prononcé un discours correct, sans annonce forte et prise de proposition tranchée. Le président Biya a plaidé pour l’attribution à l’Afrique d’«au moins un siège» de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Personne ne conteste (…) que l’Afrique n’est pas suffisamment représentée au niveau où sont prises les décisions qui engagent l’ensemble de la planète. C’est notamment le cas à l’ONU et en particulier au Conseil de sécurité auquel les pays africains ne peuvent accéder qu’en tant que membres non permanents, a déclaré Paul Biya. Le chef d’Etat a aussi reconnu la défaillance des dirigeants africains dans la situation d’aujourd’hui. Des tâtonnements, bien sûr; des erreurs, sans doute, nous en avons fait, a-t-il indiqué. Mais, il a aussi présenté d’autres facteurs conjoncturels, car déclare-t-il l’inexpérience, l’impréparation, les pandémies, les guerres civiles, les pressions extérieures et même les corruptions, peuvent justifier ces échecs. S’il reconnait l’action inopportune des partenaires historiques de l’Afrique, il se refuse à trancher net dans la coopération. Il sera intéressant d’examiner les conditions dans lesquelles des solutions praticables pourraient être trouvées à ce problème dans le cadre de partenariats mutuellement avantageux a-t-il proposé. La conférence Africa21 prend fin aujourd’hui et tous les experts en attendent les conclusions. Les participants à la conférence seront ensuite invités à assister en fin de journée à un bal organisé en leur honneur, en attendant le grand défilé du 20 mai. De nombreux participants ont apprécié à sa juste valeur le premier jour de la conférence. Plusieurs acteurs politiques camerounais se sont dits satisfaits de la franchise des travaux et des discussions en ateliers.

Journalducameroun.com)/n