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Le bilan social du pipeline Tchad Cameroun remis en question

Six ans après le lencement du projet, les populations selon le FOCARE ne béneficient pas des retombées C'est le FOCARE,…

Six ans après le lencement du projet, les populations selon le FOCARE ne béneficient pas des retombées

C’est le FOCARE, la Fondation camerounaise d’actions rationalisées et de formation sur l’environnement, une organisation non gouvernementale très active dans le suivi du pipe line Tchad- Cameroun, qui a organisé une journée d’information sur l’impact social de l’oléoduc dans la ville de Kribi, dans le département de l’océan au sud du Cameroun. La journée d’information tenue dans la côte d’azur du Cameroun le 20 mars 2009, était l’occasion de faire un constat qui montre à quel point le cadre de vie s’est dégradé dans certaines localités à cause de la pollution des cours d’eau. Ce qui fragilise la santé des riverains et les prive des sources d’eau potable. Les promesses portant sur les compensations communautaires et le dédommagement n’ont pas jusqu’ici toutes été tenues, depuis le lancement du pipe line par les chefs d’état camerounais Paul Biya et Tchadien Idriss Deby Itno. Le pipe line Tchad- Cameroun rendu à sa 6è année d’exploitation, est en fait un gros investissement qui a mobilisé près de 3,7 milliards de dollars avec l’appui de la banque mondiale. Il prévoit notamment l’exploitation dans la partie tchadienne de 300 puits de pétrole brut, dans trois champs. Le Cameroun qui abrite deux des trois stations de pompage, est donc le pays par lequel transite le pétrole tchadien de la localité de Doba à Kribi, sur une distance de 1070 km. Le Tchad étant dépourvu d’un port maritime, la ville de Kribi ouverte au marché international lui sert donc de zone de transit pour écouler ses produits.

Malheureusement, selon le FOCARE, les populations des 242 villages que traverse cet oléoduc ne bénéficient pas convenablement des retombées du pipe line. Selon cette organisation en effet, les conflits entre COTCO et les riverains persistent et sont à l’origine de l’emprisonnement de certains riverains. Les abus du constructeur sont flagrants en divers domaines tels que les surfacturations de matériels octroyés aux communautés dans le cadre des compensations. Selon le FOCARE, ces matériels sont facturés plus chers que sur le marché local où ils ont pourtant dans le meilleur des cas été achetés. C’est le cas des moulins livrés aux populations à des prix qui oscillent entre 700.000 francs CFA et 750.000 francs CFA. Pourtant entre 2001 et 2002, les prix des moulins thermiques à essence de 5 CV n’excédaient pas 300.000 franc Cfa dans les quincailleries de la place. A cela s’ajoutent la construction des logements sociaux, l’amélioration de la citoyenneté de certaines populations pas toujours concrètement visibles sur le terrain.

Certaines populations riveraines dont les retombées du pipeline allaient pourtant sortir du sous développement, ne savent donc plus à quel saint se vouer. Une plate forme regroupant le comite de pilotage et du suivi du pipe line, les ONG, la COTCO, le FOCARE, le Centre d’études et de Développement(CED), le Réseau de lutte contre la faim(RELUFA), le Centre de Recherches Forestières Appliquées et de Développement( CARFAD),avait pourtant été mise sur pied pour éviter les conflits et incompréhensions pouvant survenir pendant la durée d’exploitation de ce pipe line. A COTCO, l’on affiche plutôt une sérénité car selon cette structure, l’entreprise a respecté ses engagements pour les compensations en faveur des populations. A Obala par exemple, on parle de la construction d’un centre de santé en collaboration avec le diocèse de la localité. COTCO se défend en affirmant avoir dépensé près de 5 milliards de francs Cfa au profit de 50.000 personnes en terme de compensation individuelles pour la perte de l’usage temporaire ou définitif des terrains et de certaines ressources naturelles. L’entreprise aurait aussi dépensé 2 milliards de Francs CFA pour les compensations, généralement sous forme de micro -projets. Des chiffres que, malheureusement, les populations des régions concernées ne trouvent pas en phase avec leur vécu quotidien.

Kribi
journalducameroun.com)/n

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