Une célébration faste, en présence de hautes personnalités et d’un grand public
Les manifestations relatives à la célébration de la journée de la femme africaine cette année se sont déroulées à l’esplanade de l’hôtel de ville de Yaoundé. Au programme, il y’a eu une foire gastronomique, des défilés de modes et autres activités culturelles. L’un des points focaux a été la tenue des séminaires permettant de revenir sur le thème retenu cette année : « Lutte contre l’exploitation des femmes et des filles ». Selon les promoteurs de ce thème, son choix a eu pour objectif de susciter la prise de conscience de la dignité de soi par les femmes et les filles elles-mêmes. Il est également question de vulgariser les instruments juridiques relatifs à la protection des droits des femmes.
Dans une plus grande envergure, Il s’agit d’identifier et de faire connaître les différentes formes d’exploitation dont les femmes et les filles sont victimes. Selon un rapport des experts du ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (Minproff), cette exploitation intègre l’utilisation commerciale de l’image de la femme et de la fille dans les médias, le viol, la traite des jeunes filles à des fins sexuelles et domestiques, les mariages précoces, les mutilations génitales, le non-accès aux terres, la dot élevée, l’analphabétisme, le non accès aux soins de santé, le sida.
Les droits de la femme africaine, une ambition toujours en devenir
Le 31 juillet 1962, une conférence des femmes africaines a été créée. C’est sous l’égide de cette organisation, aujourd’hui « Organisation panafricaine des femmes », que la journée de la femme africaine est célébrée. Cependant, journée de la femme ou non, les droits du sexe faible ne sont pas toujours bien respectés en Afrique. A l’approche de la journée de la femme africaine, de nombreuses organisations internationales et locales se mobilisent. Elles en appellent davantage de gouvernements africains à ratifier le Protocole de Maputo relatif aux droits des femmes. Droit à la vie, à l’intégrité et à la sécurité des personnes, protection contre des pratiques traditionnelles nocives, interdiction de toute discrimination et protection des femmes lors des conflits armés : le protocole concerne aussi bien des droits civils et politiques, économiques, sociaux que culturels.
Au début du mois de juillet dernier, le clergé camerounais a mené des actions de protestation pour manifester contre la ratification par l’Etat du protocole de Maputo. Lui reprochant des dérives d’immoralité. Malgré les efforts fournis par l’Etat au Cameroun, les femmes continuent d’être exploitées. De nombreuses associations ont proposé des améliorations dans le cadre du code de la famille. Elles suggèrent en exemple que l’âge légal du mariage pour la femme soit porté à 18 ans au lieu de 15 ans, comme c’est le cas actuellement. Pareillement pour le choix de la résidence exclusivement réservé au mari. Il devrait être déterminé par les deux époux, en fonction des intérêts du ménage. D’autre proposition voudraient que la vulgarisation du code de la famille se fasse dans les langues nationales majoritairement utilisé pour le rendre plus accessible et permettre aux populations, en particulier aux femmes, d’aller vers les tribunaux en cas de problèmes.
