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Le Cameroun et le Nigéria collaborent pour une offensive contre Boko Haram

Arrivées à Kolofata dans l'Extrême-Nord camerounais, des troupes nigérianes et camerounaises prépareraient une opération militaire contre la forêt Sambisa, dans…

Arrivées à Kolofata dans l’Extrême-Nord camerounais, des troupes nigérianes et camerounaises prépareraient une opération militaire contre la forêt Sambisa, dans le nord-est du Nigéria

A quelques kilomètres de Sambisa, la plus grande base logistique de Boko Haram en terre nigériane, se prépare une opération militaire qui «fera parler d’elle» dans les jours à venir, promettent des experts militaires.

L’heure de la fin a-t-elle sonné pour Boko Haram ? Les signes avant-coureurs semblent être bien là pour certains, encore bien loin pour d’autres.

La guerre menée contre ce groupe armé ne manque pas de signes d’espoir : alors que des troupes du Tchad et du Nigéria relevant de la Force multinationale mixte (FMM) mènent, depuis une semaine, des opérations à la frontière entre le Niger et le Nigéria, une autre opération militaire se prépare, pas loin de la forêt Sambisa, la plus grande base logistique de Boko Haram en terre nigériane. Cette opération-là « fera parler d’elle » dans les jours à venir, affirment des experts militaires.

Arrivées à Kolofata, une localité de l’Extrême-Nord camerounais, des troupes nigérianes opèrent de concert avec les forces camerounaises, préparant minutieusement une grande offensive contre la forêt Sambisa, dans le nord-est du Nigéria.

« Nous préparons l’Opération ‘Tentacule’. Nous attaquerons les derniers bastions de Boko Haram », explique Bouba Dobekréo, commandant du premier secteur de la Force multinationale mixte (FMM).

Pour avancer réellement dans la guerre contre le groupe armé nigérian « cette opération doit se faire dans de délais brefs », dit-il. Car, la saison pluvieuse qui frappe à la porte de la région rendra la mobilité très difficile. Pour « des raisons sécuritaires », le commandant n’a toutefois pas donné plus de précisions ni sur la date de l’offensive, ni sur le nombre des effectifs mobilisés.

Les deux forces armées ouest-africaines comptent sur l’apport et l’expertise des militaires américains stationnés dans la base militaire de Garoua (Extrême-Nord camerounais). Leurs drones seront d’une grande utilité pour les militaires africains déployés sur le terrain, fait observer le commandant.

L’autre coup de main est assuré par l’armée française qui a procédé à la formation de démineurs au sein de l’armée camerounaise, d’après le commandant de la FMM.

Le constat n’est pourtant pas le même du côté du Lac Tchad. « Au niveau de cette région, la situation est compliquée car nous faisons face non seulement aux terroristes, mais aussi à des trafiquants en tous genres et à des bandes armées », alerte dans une déclaration le commandant de la 4ème région militaire interarmées de l’Extrême-Nord, Jacob Kodji.

« Les troupes au sol sont appuyées par la marine camerounaise. Nous constatons que Boko Haram concentre ses activités autour du Lac Tchad, car c’est une zone riche. Le groupe est à la recherche de fonds pour financer ses activités, depuis que nous avons fermé leurs couloirs de ravitaillement en armes », explique Kodji.

Même son de cloche livré par des soldats camerounais rencontrés sur le terrain. Ces « infatigables combattants » rattachent la complexité de la guerre contre Boko Haram, et à l’épuisante guérilla que mène ce groupe, divisés en plusieurs sous-groupes, et à la nature géographique du Lac.

« Bien que certains membres de Boko Haram capturés ont indiqué que leur leader Abubacar Shekau n’existe plus, il faut rester vigilants. Boko Haram est divisé en plusieurs groupes et chaque groupe a un chef. Ajoutons que le Lac s’étend sur plus de 2 millions de km2. Nous ne pouvons pas estimer les effectifs de ces groupes, alors il est difficile aussi de dire exactement quand est-ce que cette guerre va finir », ont expliqué ces mêmes militaires.

Cette grande offensive en gestation contre le groupe armé nigérian intervient, par ailleurs, peu après la montée de l’ancien logisticien Bana Blachera, à la tête de Boko Haram.

Récemment interrogé, le spécialiste des groupes armés, Bakary Sambe, a confirmé ce changement intervenu à la tête du groupe terroriste, mettant ainsi en garde contre des attaques terroristes encore plus atroces que celles de l’ère Abubacar Shekau.

Le constat du chercheur sénégalais prend racine dans les réseaux étendus du nouveau chef qui maîtrise les sources d’approvisionnement en armes allant du Soudan jusqu’en Libye.

La riposte qui se prépare de la FMM appuyée par ses alliés occidentaux serait une réponse à la dernière attaque contre Bosso, au Niger, qui avait fait 26 morts parmi les militaires nigériens et nigérians.

Approchés, d’autres hauts responsables militaires ont indiqué sous couvert d’anonymat que Boko Haram a concentré ses frappes sur le Niger ces derniers temps, en raison de la faiblesse de ce pays, considéré comme le maillon le plus faible parmi les Etats du Lac Tchad (Nigéria, Cameroun, Tchad).

Officiellement lancée en mai 2015 à N’Djamena (Tchad), la Force multinationale mixte pour la lutte contre Boko Haram est composée de plus de 10 mille hommes issus du Cameroun, du Niger, du Nigéria, du Tchad et du Bénin.

Ces troupes sont restées cantonnées dans leurs pays respectifs: Les Camerounais au Cameroun, les Nigériens sur la partie nigérienne du lac Tchad, les Tchadiens sur la partie tchadienne, les Nigérians sur la partie nigériane.

Ce cantonnement qui a duré longtemps a permis à Boko Haram de se régénérer après avoir essuyé des frappes dures de la part de l’armée tchadienne.

Boko Haram est un mouvement insurrectionnel et terroriste, originaire du nord-est du Nigeria. Formé en 2002 à Maiduguri par le prédicateur Mohamed Yusuf, ce groupe ne cesse de perpétrer des attaques armées, fauchant des milliers de vies innocentes principalement au Nigéria, au Cameroun, au Tchad et au Niger.

Il est classé organisation terroriste par plusieurs pays et organisations internationales, dont les Nations Unies.


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