Politique




Le Cameroun veut désarmer et réintégrer les combattants anglophones

Ce projet transparaît dans un décret signé vendredi par le chef de l'Etat Paul Biya. Il porte création d'un comité…

Ce projet transparaît dans un décret signé vendredi par le chef de l’Etat Paul Biya. Il porte création d’un comité national de désarmement, démobilisation et réintégration (CNDDR).

Le gouvernement camerounais veut t-il engager un dialogue avec la communauté anglophone? Il reste impossible de répondre définitivement par l’affirmative même si la décision prise vendredi par le président Paul Biya pourrait permettre d’abonder dans ce sens. Paul Biya a en effet signé un décret portant création d’un Comité chargé d’organiser, d’encadrer et de gérer le désarmement, la démobilisation et la réintégration des groupes armés du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Ce projet sous-entend que des combattants décident volontairement de quitter leurs groupes armés. Ils devront alors remettre leurs armes aux services créés à cette occasion par le gouvernement. C’est la phase de désarmement qui doit immédiatement être suivie de l’étape de la démobilisation. Laquelle implique le passage du combattant de la vie militaire à la vie civile. Celui-ci est suivi par le gouvernement qui initie des sensibilisations sur l’opportunité d’une réinsertion sociale. Le combattant peut alors commencer sa réinsertion en recevant, sur présentation de sa carte de démobilisé, une aide financière qui pourra l »aider à s’installer et à avoir accès aux opportunités de réinsertion proposées.

Le processus de désarmement, mobilisation et réinsertion (DDR) suppose au préalable que le gouvernement prenne des mesures pour inciter les combattants à sortir des groupes armés.

Au Cameroun, de nombreux appels à laisser les armes ont été lancés à l’endroit des combattants sécessionnistes. Sans contrepartie ni précisions sur le sort réservé aux séparatistes qui consentiraient à le faire. Les premiers appels de ce genre ont été lancés par l’actuel ministre de la Décentralisation, Atanga Nji, avant d’être réitérés le 6 novembre dernier par le chef de l’Etat Paul Biya.

Le CNDDR assurera aussi ce processus dans la région de l’Extrême-Nord où des anciens repentis de Boko Haram devraient bientôt être pris en charge.  La construction d’un camp de dé-radicalisation est en projet. Un site a déjà été retenu pour cela et des moyens financiers ont déjà été débloqués pour le chantier, faisait savoir le ministre Atanga Nji en marge d’un voyage à l’Extrême-Nord en août 2018.

 

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