Il a créé une structure d’ingénierie culturelle et est le promoteur du Festival des danses et musiques urbaines d’Afrique
Entre deux tâches avec ses collaborateurs, il a bien voulu marquer un arrêt pour nous parler de ses 10 années passées à la tête de CY Entertainment, structure d’ingénierie culturelle, de communication et de gestion événementielle. Il dévoile aussi ses projets.
Que symbolisent 10 ans pour vous?
10 ans, j’ai l’impression que le temps s’est vite écoulé. Quand je fais une introspection, je dis, ouf, quel chemin parcouru ! J’ai fais de la passion, ma profession. C’est comme un drogue, quand tu l’a prend, tu n’as plus envie de l’abandonner. En 10 ans, j’ai pris peut-être 30 ans de plus sur mon âge, et je suis un peu fatiguée. Donc, après 10 ans, il faut marquer un petit arrêt, faire le bilan et réfléchir sur l’orientation à donner aux dix prochaines années. Personnellement, je ne peux pas faire de bilan, je vais demander à vous, hommes de médias ou au public, de le faire. En tout cas, je suis satisfait personnellement, car chacun doit apporter sa pierre à l’édifice. J’ai joué ma partition, aux pouvoirs publics, le ministère de la Culture, de la Communication, aux entreprises qui se disent citoyennes, de nous accompagner. En 10 ans, il y a eu des couacs, tout n’a pas été parfait, il y a eu des ratées, on se dit pour les 10 prochaines années, on va essayer de corriger.
Vous avez démarré par des concerts scolaires à Douala avant de monter en puissance. Comment vous définissez-vous après ces 10 années?
Je grandi comme un enfant qui naît, qu’on élève et qu’on éduque. Tout parent aimerait que son enfant devienne quelqu’un, comme on dit. Donc, je suis le cursus normal à mon avis. (Rires).
A voir les artistes invités pour cet anniversaire, on a l’impression que vous avez voulu faire le rappel des troupes
Bien vu, quand on veut faire un tel événement et qu’on va avec un financement personnel à 100%, on ne peut que faire appel à ceux là qui ne vont même pas hésiter. C’est le cas par exemple de Soum Bill qui a dû interrompre sa tournée américaine pour être là, Espoir 2000 pareil, etc. ça me fait vraiment chaud au c ur. Ce n’est que le lancement des festivités du 10è anniversaire, il y a d’autres manifestations à venir au cours de cette année 2010.
Avez-vous un regret particulier en cette période anniversaire?
C’est vrai que s’il y a un regret à faire, c’est qu’après 10 ans, quand on veut fêter et communier avec tout le monde, on se retrouve seul quelque part. Il n y a pas de sponsors. A mon niveau, j’ai pu faire venir déjà les artistes, la communication bat son plein. Les trois dates seront respectées et on va fêter contre vent et marée.
Vous disiez vouloir tout laisser tomber et quitter le Cameroun, était-ce juste une plaisanterie?
Non, je suis très sérieux. J’ai été fais chevalier du mérite camerounais, je vais passer officier, tout cela c’est beau, mais on a besoin du concret. On veut des salles de spectacles, on a été obligé de se déporter dans une salle comme le Castel Hall, et aussi la maison du parti, vous voyez à quoi ça ressemble ? Le palais des sports de Yaoundé aussi, ce n’est pas un palais de la culture. Non, si ça continue ainsi, je vais changer de métier.
Vous parlez de plus en plus du festival des danses et musiques urbaines d’Afrique, FEDMUA, prochaine orientation que vous donnez à votre carrière?
Au départ ce n’était pas le FEDMUA, il y avait un autre projet: le Douala Music Expo. Mais cela avait du mal à prendre corps, moi-même je ne me sentais pas prêt à lancer cela, et comme un coup de baguette magique, j’ai eu l’idée de monter le FEDMUA, qui sera perpétuel. Ce sera une grande variante, cela ne va pas seulement se limiter au Cameroun, car ça concerne les musiques d’Afrique.
