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Le Carnaval de Douala selon la Camerounaise Made Jong!

Femme de culture, elle a impulsé plusieurs concepts à travers le pays, dont le Carnaval de Douala. Portrait Maah dé!…

Femme de culture, elle a impulsé plusieurs concepts à travers le pays, dont le Carnaval de Douala. Portrait

Maah dé! C’est ainsi que plusieurs l’appellent pour créer un climat de convivialité et surtout d’intimité qu’elle accueille d’ailleurs avec gaîté. Le sourire facile, Maah dé! s’ouvre à tout et à tous. Toujours à la recherche de l’innovation, du petit truc qui va faire connaître le Cameroun. Comme elle aime à la dire, les gens viendront découvrir notre pays, nous avons des potentialités incroyables. Parole de femme.

Du coq à l’âne
Made Jong, ce n’est pas un nom d’artiste comme beaucoup le pensent rappelle t-elle, est une femme ; je dirais même une femme au foyer carrément. Avec un visage qui laisse transparaître quelques marques de tristesse. Effectivement elle vient de perdre une tante qui pour moi était une mère affirme t-elle, mais j’essaie de tenir le coup.. A peine l’a-t-elle ainsi dit qu’elle demande à ce que soit servit un jeune réalisateur venu lui porter une invitation pour sa première au CCF de Douala et qu’elle a tout de suite introduit dans la conversation. Maah dé est ainsi. Presque du coq à l’âne. Toujours son foulard sur la tête, c’est à l’«Espace Créateurs» au quartier Akwa que se trouve l’atelier dans lequel elle s’exerce lorsqu’elle est au Cameroun. C’est le siège de l’association Diffus’art qui sert aussi de résidence de création pour peintre, sculpteurs, plasticiens, ma façon à moi d’aider mes collègues artistes. La discussion difficile à cerner, pourtant fluide. En même temps qu’elle répond au journaliste, elle parle au réalisateur. D’ailleurs elle ne répond qu’à ce qu’elle veut et comme elle veut. Si tu peux en tirer quelque chose tant mieux dit-elle au journaliste. Elle part d’un sujet à un autre sans forcement avoir besoin qu’on la voit venir. Le signe fort d’un trop plein d’idées qui si elles venaient à être matérialisées, apporteraient du neuf dans notre univers culturel, lance t-elle.

Une femme aux multiples facettes
Styliste-modéliste de formation et diplômée de l’école de haute couture de Bellecour à Lyon en 1979, Made Jong se refuse à rester cloîtré dans «ça». Elle est peintre, plasticienne, metteur en scène, chorégraphe, et tout ce qui tourne autour de l’art. Bref, une véritable touche-à-tout. Jusqu’en 1985, année à laquelle elle installe ses quartiers à Akwa dans la capitale économique du Cameroun, elle travaille dans la boutique «d’une amie hollandaise», et en indépendante aux côtés de plusieurs couturiers de renom, Lacroix, Dior et autres.

Deux ans après son installation à Douala, les fruits du travail commencent à tomber. Elle est choisie pour représenter l’Afrique centrale au festival mondial de la mode qui se tient cette année là à Paris. L’année suivante, elle reçoit le premier prix d’excellence de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). La notoriété a atteint un niveau supérieur, et Made est désormais entre deux avions. En 1997, l’imagination déjà débordante, elle crée «Les reines d’Afrique». Un spectacle qui met en scène la reine de Saba, Néfertiti d’Egypte, Yenenga du Burkina Faso, Kimpa Vinta d’Angola, sans doute pour réaffirmer son militantisme pour la cause féminine. Maah dé! fabrique également des bijoux à partir de cauris et autres matériaux traditionnels.

Le carnaval de Douala
Voilà sept ans que dure cette aventure, toujours aussi passionnante affirme t-elle, et toujours sous son label Images de reines. Le carnaval, l’une des expressions ancestrales de la culture africaine a traversé mers et océans pour se retrouver en occident. Cette fête a pris depuis 2004 sous l’impulsion de Maah dé!, la dénomination de Carnaval de Douala. C’est un lieu de brassage des différentes cultures camerounaises et de façon plus imagée, une vague ondulante et colorée qui serpente les artères de la ville. Elle nous rappelle certainement celle du fleuve Wouri qui s’écoule inlassablement sur les côtes de la ville de Douala. Un symbole d’unité et de beauté dans la diversité définit Eitel Ndoumbe. La 7ème édition s’est déroulée le 06 mars 2010 sous les couleurs noires et blanches. Le premier bilan de cycle de vie me semble élogieux au vu des difficultés qui se sont dressées sur notre chemin. Mais avec foi et courage mon équipe et moi avons tenu le coup, se félicite Made Jong, le sourire aux lèvres.

Sacrée Made Jong!
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