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Le chef de Boko Haram adresse des menaces directes au Cameroun

Dans une vidéo publiée sur Internet, Abubakar Shekau demande à Paul Biya de mettre fin à la répression de ses…

Dans une vidéo publiée sur Internet, Abubakar Shekau demande à Paul Biya de mettre fin à la répression de ses hommes sous le risque de faire subir au Cameroun le même sort que le Nigéria

La menace Boko-Haram monte d’un cran. Dans une vidéo postée sur Youtube le 05 janvier 2015, le chef de la secte, Abubakar Shekau, plusieurs fois annoncé mort mais toujours actif, menace de mener des attaques au Cameroun de même ampleur que ceux menés au Nigéria si ses hommes continuent d’être harcelés.

«Paul Biya, si tu ne mets pas fin à ton plan maléfique, tu vas avoir droit au même sort que le Nigeria (…) Tes soldats ne peuvent rien contre nous », a déclaré Abubakar Shekau en langue arabe dans une vidéo d’environ 17 minutes, traduite en français par l’AFP et également consultée par Journalducameroun.com

C’est la première fois que la secte qui contrôle une partie du Nord-Est du Nigéria, frontalier avec la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, adresse des menaces aussi directes envers le Cameroun.

Le groupe terroriste contrôle une vingtaine de localités au nord-est du Nigéria et a déjà causé la mort d’au moins 13.000 personnes en cinq ans.

La guerre
L’engagement du Cameroun pour éradiquer les actions de Boko-Haram sur son territoire, a porté un coup dur à la secte notamment en ce qui concerne son ravitaillement. Les forces de défense et de sécurité ont déjà démantelé de nombreuses caches d’armes et mis aux arrêts plusieurs complices présumés de la secte, à l’instar de l’arrestation, le 29 décembre de 13 chefs traditionnels.

Le Cameroun est résolument entré en guerre contre le groupe terroriste le 17 mai 2014, après des accusations répétées venues du Nigéria voisin et qui sous-entendaient que le pays constituait une base arrière pour la secte.

Boko-Haram, qui se limitait autrefois à des enlèvements sporadiques d’expatriés, attaque désormais de front les militaires camerounais et la population à l’arme blanche et lourde. Le phénomène est pour le moment concentré dans certains départements de l’Extrême-Nord, frontaliers avec le Nigéria voisin. Plus de 6000 militaires sont déployés dans la région, d’après des chiffres du ministère de la Défense, communiqués à l’Assemblée nationale en novembre.

Plus d’un millier de membres de Boko-Haram auraient déjà été tués par l’armée au cours de combats. La secte procède désormais par des incursions surprises envers les hommes en tenue, la pose des mines, et même les attaques contre des populations civiles. En fin d’année 2014, une quinzaine de voyageurs ont été égorgés sur l’axe Mora-Waza.

Le chef de l’Etat camerounais a dit, dans son discours de fin d’année à la Nation camerounaise, prononcé le 31 décembre 2014, toute sa détermination à éradiquer Boko Haram. «Nous avons donc mis en place un dispositif de riposte et de prévention qui a rapidement fait ses preuves. A chacune de ses tentatives, Boko Haram essuie désormais de lourdes pertes en vies humaines et en matériels. On peut espérer qu’ils en tireront des leçons», s’est félicité Paul Biya.

Les menaces explicites de Abubakar Shekau doivent néanmoins amener le Cameroun à redoubler de vigilance. Le week-end dernier, Boko Haram s’est emparé d’une base militaire importante dans l’extrême nord-est du Nigeria, sur les rives du lac Tchad, prenant ainsi le contrôle de frontières avec le Tchad, le Niger et le Cameroun.

Capture d’écran de la vidéo postée sur Youtube le 05 janvier et dans laquelle on voit Abubakar Shekau (centre), brandissant des menaces contre le Cameroun
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