Le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord a énoncé de nouvelles mesures sécuritaires, avec effet immédiat, après le nouvel attentat perpétré samedi soir au quartier «Pont vert», à Maroua
Trois jours après avoir connu ses premiers attentats, la ville de Maroua a à nouveau subi la furie d’un kamikaze samedi soir, au lieu-dit «Pont vert». L’attentat, perpétré par une jeune fille âgé d’environ 12 à 13 ans, a fait au moins 21 morts et 85 blessés, selon le bilan officiel. Le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari, a immédiatement pris de nouvelles mesures après cet acte, quelques jours après celles prises en réaction au double attentat-suicide du 22 juillet.
Parmi les décisions prises par le gouverneur, figurent: l’interdiction du commerce ambulant, l’obligation pour tous les bailleurs de déclarer leurs locataires, l’interdiction des lieux de culte illégaux, entre autres.
Les attentats perpétrés à Maroua le 22 et le 25 juillet n’ont pas encore été revendiqués. Même si la méthode laisse penser à Boko Haram, le ministre camerounais de la Défense (Mindef), Edgar Alain Mebe Ngo’o, a confié lundi matin sur la CRTV que l’identité des terroristes n’est pas encore «clairement définie».
Le point commun entre les événements de Maroua est l’âge des kamikazes: Des jeunes filles âgées de moins de 15 ans. Avec ces attentats, le Mindef estime que le Cameroun fait face à «une menace de type nouveau», à laquelle le pays doit s’adapter.
Les nouvelles mesures sécuritaires énoncées par le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, après l’attentat du 25 juillet:
.«La revitalisation des comités de vigilance. Le renseignement peut permettre de faire face à ce genre de situations. D’où la nécessité de requérir la collaboration franche et étroite de la population à travers les autorités administratives, les autorités municipales, les autorités traditionnelles.
. Nous avons également des lieux de forte concentration, à l’instar des marchés. Nous demandons aux maires, aux délégués du gouvernement, de remettre sur pied la police municipale qui pourra faire son travail à l’intérieur, en synergie avec la police ou la gendarmerie.
.Nous allons interdire le commerce ambulant. Nous ne voudrons pas trouver d’enfants ou d’adultes en train de trimbaler les choses en ville. Tout commerce doit être à un lieu fixe, avec tous les documents réguliers. Ceci est également valable pour les enfants de la rue comme on les appelle. L’expérience a montré que tous ces kamikazes ont moins de 15 ans, donc des personnes au-delà de tout soupçon. Nous allons procéder au bouclage systématique de jour comme de nuit. Tous les enfants qui seront trouvés en divagation seront conduits à la légion pour examen et ceci est valable pour les adultes.
. Désormais également, nous avons initié un recensement des gens qui sont venus louer dans les quartiers. A partir d’aujourd’hui, les bailleurs doivent déclarer tous ceux qui vivent chez eux.
. Nous allons réduire au maximum les lieux de culte. Nous ne disons pas que nous allons les fermer totalement, mais, de concert avec les leaders religieux, nous allons voir quels sont, dans la ville, les lieux de culte indispensables. De manière à faire un système d’autodéfense.
. On ne veut plus voir deux, trois personnes derrière une moto. Et chaque moto doit avoir tous les documents exigés et le mototaximan doit avoir ses papiers.»