Un attentat le 19 septembre 1989, sur le vol d’UTA reliant Brazzaville-Ndjamena-Paris avait fait plusieurs victimes de nationalité tchadiennes
Le gouvernement congolais représenté par le ministre délégué chargé de la marine marchande, Martin Parfait Aimé Coussoud-Mavoungou, a rendu hommage jeudi, 18 septembre aux victimes du crash du DC 10 de la compagnie aérienne française UTA, le 19 septembre 1989 au-dessus du désert de Ténéré, au Niger. En effet, l’attentat, sur le vol d’UTA reliant Brazzaville-Ndjamena-Paris avait fait des victimes de différentes nationalités, parmi lesquelles des Tchadiens. Lors de cet hommage, Aimé Coussoud-Mavoungou a déposé une gerbe de fleurs à la stèle érigée en mémoire de ces victimes du terrorisme international, en présence de l’ambassadeur de France au Congo, Jean-François Valette.
S’exprimant à l’issue de cette cérémonie marquant le 24e anniversaire de cette catastrophe aérienne, le diplomate français a souligné que « ce symbole doit prévaloir dans le souvenir de nombreuses victimes de toutes nationalités qui étaient dans ce vol et qui, injustement ont disparu, victimes du terrorisme ». Selon lui, cette cérémonie rappelle les liens d’amitié qui, au quotidien, unissent et qui perdurent aujourd’hui. « La priorité de la France et du Congo est d’assurer la sécurité des vols, et dans ce sens, beaucoup de progrès ont été faits depuis ces dernières années », a-t-il dit, ajoutant que le sacrifice de ces hommes n’aura pas été inutile. Reconnaissant que le terrorisme est toujours possible, M. Valette a appelé à la mobilisation des pays du nord et du sud voire des pays émergents pour « lutter contre ce phénomène qui n’a pas tari ; mais plutôt endigué ». Ce crash du DC 10 d’UTA qui s’était produit à 650 km de Ndjamena, 20 minutes seulement après le décollage de l’avion dans la capitale tchadienne, avait causé la mort d’environ 172 passagers de 15 nationalités dont en majorité des Congolais, Français et des Tchadiens.
Une bombe dans le DC 10 au-dessus du Ténéré
Le vol UTA 772 Brazzaville – Roissy du 19 Septembre 1989 disparaît des écrans radar 46 minutes après son escale de N’Djaména. Les débris épars du DC-10 et de 170 personnes sont retrouvés dans le désert quelques 17 heures plus tard. C’est une bombe dans la soute à bagages (un kilo de pentrite) qui a détruit l’avion en vol, ne laissant aucune chance aux passagers. La bombe se trouvait dans le conteneur des bagages enregistrés à Brazzaville. La reconstitution à 90% du fuselage dont les débris étaient disséminés sur 60 Km², a permis de déterminer les effets de l’explosion et d’accuser le terrorisme libyen.

6 hauts responsables de la diplomatie et des services secrets libyens seront condamnés à la perpétuité par contumace en 1999, par la cour d’assise de Paris. Les relations diplomatiques sont rompues avec la Libye et un embargo mondial est décrété. (L’attentat de Lockerbie avait eu lieu quelques mois auparavant). Cet isolement va durer 10 ans. En 1999, le colonel Kadhafi décide de se racheter une conduite et d’indemniser les victimes des attentats. 10 millions $ pour les victimes de Lockerbie et 10 000 $ pour celles d’UTA. Les américains et les britanniques acceptent, les français refusent. Après de difficiles négociations avec le gouvernement français, la Libye fait grimper les sommes à 1 million $ par famille. Des familles qui acceptent pour la plupart en janvier 2004. La femme du copilote refuse car elle veut que dans l’accord, le mot attentat figure à la place du mot explosion.