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Le football camerounais file un mauvais Coton

Le football camerounais traverse une période difficile largement alimentée par des querelles intestines. On pensait que l’avènement, il y a…

Le football camerounais traverse une période difficile largement alimentée par des querelles intestines.

On pensait que l’avènement, il y a un an et demi à la tête de la fédération, d’un héros national, Samuel Eto’o Fils, allait dissiper la crise largement alimentée par les réseaux sociaux. Et l’appel quelque temps après, à un autre Lion Indomptable, Rigobert Song Bahanag, pour officier sur le terrain, au lieu d’atténuer les règlements de compte, les multiplia.

Car les Indomptables ne l’étaient plus si un jour ils le furent totalement. Sur le terrain les Camerounais ne parvenaient plus à s’imposer, plus exactement à être les premiers. Et les supporters ne le comprenaient pas et ne l’acceptaient pas. Dans le football africain, tu gagnes et tu deviens roi sans partage, tu termines deuxième, troisième ou plus bas, tu es nul. Le public est d’une exigence absolue.

Le week-end passé, Coton Sport de Garoua, le maître absolu du Cameroun – 15 titres de champion national depuis l’avènement des années 2000 – a connu un sort misérable. Il a été sorti de la phase de poules de la Ligue des champions en présentant un effroyable bilan, six matches joués, six défaites, trois buts marqués, seize buts encaissés. Une véritable humiliation au pays des légendes Oryx de Douala, Canon et Tonnerre de Yaoundé, Union de Douala.

Mais ceux-là c’était avant quand le football de clubs avait un public, quand il drainait les foules dans les stades où il fallait venir de bonne heure pour trouver une place. Rien de tout cela aujourd’hui sauf pour de très, trop rares affiches. Les spectateurs sont devenus des téléspectateurs capables d’emmagasiner plusieurs matches d’affilée dont la presque totalité se jouent en Europe. Attention ce phénomène n’est pas l’apanage du seul Cameroun.

Pourquoi faire de Coton Sport le seul cancre parmi la foultitude des clubs africains ? Je pourrais vous en citer bien d’autres, Hafia de Conakry, Ashanti Kotoko de Kumasi, Hearts of Oak d’Accra, Enyimba d’Aba, Shooting Stars d’Ibadan, Enugu Rangers. La liste serait très longue, tous pays confondus.

Et c’est bien le drame du football africain rongé aujourd’hui par un foisonnement de compétitions. Imaginez que les compétitions panafricaines ont monopolisé le calendrier. Chaque fin de semaine, on a eu une compétition labellisée CAF. On a marginalisé les, clubs, on les a oubliés. Or les clubs sont à la base du football. Les ignorer c’est freiner le développement du football. Franchement était-il nécessaire de créer une compétition pour les écoles.

Non Messieurs les présidents de la FIFA, de la CAF et tous leurs inféodés, l’école n’est pas faite pour apprendre à jouer au ballon. Il y a plein d’autres structures susceptibles de le faire. Je sais de quoi je parle pour avoir été un des acteurs de la création du centre « Planète Champion » il y a longtemps au Burkina Faso. A continuer dans cette direction on sait ce qu’il risque d’advenir: à la fin de l’année scolaire, ce sont les recruteurs étrangers qui seront aux premières loges pour la distribution des prix !

Les clubs sont et doivent rester les moteurs du football africain. Ce sont eux que les fédérations doivent assister. C’est leur rôle. Et puis les supporters doivent réapprendre à venir aux stades et cesser sur Facebook et autres de me parler de ce qu’il se passe en Angleterre, en France, en Italie, en Espagne ou en Allemagne.

Chacun doit faire son chemin. Je le répète la crise du football camerounais illustre les grandes difficultés actuelles traversées par le football africain. Et les premières victimes ce sont les joueurs ou les apprentis joueurs.

 

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