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Le nouveau livre du Pr André Tientcheu Njiako traite du «titre foncier au Cameroun»

Chef de département de théorie du droit et épistémologie à l'université de Ngaoundéré, il partage son expérience vieille de 30…

Chef de département de théorie du droit et épistémologie à l’université de Ngaoundéré, il partage son expérience vieille de 30 ans

Pr. André Tientcheu Njiako, vous venez de commettre un ouvrage sur le titre foncier au Cameroun. Quelles sont les raisons qui ont motivé un tel choix?
Merci de vous intéresser à ma dernière publication. En effet, je viens de commettre aux éditions Arika, un ouvrage scientifique et utilitaire intitulé Le titre foncier au Cameroun. Il a 325 pages et la motivation c’est que en fait, nous sommes des enseignants du supérieur et la hiérarchie nous instruit à nous atteler à trois types de tâches, je dirais même quatre. D’abord les enseignements, ensuite l’encadrement des étudiants et enfin la recherche et la participation au développement. Nous devons donc en permanence trouver un juste milieu entre ces quatre obligations. Là, l’ouvrage fait partie de la 3e obligation qui est celle de la recherche. J’ai voulu cette fois ci m’appesantir sur l’un des aspects les plus controversés que le développement du Cameroun ait connu à savoir, la sécurisation de l’appropriation foncière. Vous savez que nous sommes un pays agricole et pour pouvoir développer l’agriculture, pour pouvoir développer toutes sortes de structures sur la terre, il faut avoir la certitude que la parcelle qui vous a été donnée, acquise à titre onéreux ou gratuit vous appartient effectivement. Et ce qui témoigne de ce que vous avez un droit absolu, intangible et inestimable sur cette parcelle c’est un titre de propriété qu’on appelle le titre foncier. J’ai donc voulu expliquer aux camerounais ce que c’est que ce titre de propriété, quelle est sa force probante, à quel niveau assure-t-il effectivement la sécurité. Voilà les motivations, voilà les raisons pour lesquelles je me suis appesanti cette fois ci sur le titre de propriété.

Lorsqu’on regarde votre bibliographie, on se rend compte que cet ouvrage n’est pas le premier dans ce domaine. Qu’est ce qui peut expliquer une telle constance?
Effectivement c’est mon troisième ouvrage et je dois vous assurer que ce n’est pas le dernier si Dieu me prête longue vie. En 2003 effectivement, j’ai publié un ouvrage sur le droit foncier urbain et qui a eu un grand impact si bien que je me suis trouvé dans l’obligation de continuer à creuser et à pouvoir donner mon avis à travers des publications sur les grands aspects des problèmes fonciers camerounais. J’ai donc publié en 2005 un autre ouvrage intitulé droits réels et domaine national qui montre en fait quels sont les droits qu’un Camerounais peut avoir sur cette parcelle de terre qui appartient à la nation et qu’on appelle domaine national. Cette fois ci, je me suis appesanti sur le titre de propriété qu’on qualifie d’inattaquable mais en fait dont la sécurité doit être relativisée.

Professeur André Tientcheu Njiako, trois ouvrages c’est déjà important lorsqu’on sait que vous êtes à la fois Secrétaire général et Chef de département de théorie du droit et épistémologie à la Faculté des sciences juridiques et politiques à l’université de Ngaoundéré. Comment parvenez-vous à concilier vos obligations de chercheur et vos autres activités?
Pour pouvoir effectivement accomplir ces obligations que notre mission nous impose et les tâches administratives, il faut sérieusement s’organiser. Et je dois vous dire que ça fait quand même depuis 1979 que j’enseigne dans le supérieur. Donc, avec le temps, j’ai pu au contact des aînés, savoir comment m’organiser pour répondre à ces quatre obligations. Il faut avouer que cela nécessite beaucoup de sacrifices sur un certain nombre de domaines et pour pouvoir rester Professeur, j’ai été obligé de m’atteler à ce sacrifice pour pouvoir faire des productions qui sont aujourd’hui à la disposition du grand public et des intellectuels surtout.

Est-ce que l’ouvrage est déjà disponible dans les librairies ? Si oui, à quel prix?
Je dois vous avouer que le problème que nous avons c’est celui de la distribution. L’ouvrage est disponible, je l’ai mis à la disposition de certains de mes étudiants. J’ai aussi l’honneur et la chance que les médias en font une grande publicité et une grande analyse à tel point que je reçois parfois à des heures indues des coups de téléphone aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur du Cameroun me demandant où est ce qu’on peut trouver l’ouvrage et à quel prix ? Pour ceux qui s’intéressent à l’ouvrage, depuis le 25 janvier, il est disponible dans les librairies au prix de 10 000 FCFA. En effet, j’ai eu la chance de recevoir une subvention substantielle du ministère de l’Enseignement supérieur quand j’ai présenté le manuscrit à la tutelle et une subvention substantielle de monsieur le Recteur de l’université de Ngaoundéré. C’est ce qui explique que les coûts soient vraiment raisonnables.

Pr André Tientcheu Njiako
Journalducameroun.com)/n