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Le président camerounais en visite officielle en France, un lecteur réagit!

"Paris, capitale du combat entre les deux pots camerounais" En mai dernier, la venue au Cameroun du premier ministre français…

« Paris, capitale du combat entre les deux pots camerounais »

En mai dernier, la venue au Cameroun du premier ministre français François Fillon avait fait valser les membres de la présidence du Cameroun de par les atermoiements découlant de la communication du premier ministre français. A peine deux mois après cette visite, c’est au tour du Cameroun officiel en la personne de son président de la république monsieur Paul Biya de se rendre dans la capitale française pour y rencontrer son homologue espérons, non plus en qualité de meilleur élève. Il faut dire qu’entre temps, l’Elysée a fait 2 renouvellements contre 0 pour Etoudi et ce seul score met à mal la qualité de meilleur élève d’antan que revendiquait le palais d’Etoudi.

En marge de la venue du président camerounais en France, une confrontation a pris corps. Des cris de désapprobation de quelques personnes se font l’écho et le relais des souffrances des camerounais et traduisent en même temps la volonté de changement. Une levée de boucliers assez palpable et audible qui a fait réagir la représentation camerounaise, la qualifiant de « Pseudo-Cybers-dissidents ». Dissidence ? Le mot parait fort si l’on admet que cette opposition ne fait qu’exprimer l’expression d’un ras-le-bol de la situation de paupérisation qui est le quotidien de milliers de concitoyens. Mais ne répond-il pas aussi finalement à une surenchère verbale de cette même opposition, prête à utiliser des méthodes qui sont vues comme non conventionnelles pour manifester sa désapprobation ?

Rappelons encore à ce propos, ce que Albert Memmi dit :  » On dit toujours que quelqu’un exagère quand il décrit une injustice à des gens qui ne veulent pas en entendre parler ».
On peut trouver que les oppositions qui se déclarent sont véhéments, exagérées, parce qu’on ne voudrait en effet pas voir les drames que l’on produit par une politique qui, disons le, a échoué. Mais pour autant faut-il engager certains combats dont on sait d’avance qu’ils sont voués à l’échec ? Telle est la question que nous posent les actions qui se préparent contre la venue du président Biya en France.

Toutes les jouxtes verbales doivent-elles être relevées pour une représentation ? Quels moyens disposent donc les « cybers-dissidents de la République du Cameroun » pour empêcher que la visite du président camerounais ne se déroule pas comme prévue ? En projetant de contrarier celle-ci, cette opposition nourrit-elle l’ambition que Paris adhère à ses revendications ? Tant de questions que laisse entrevoir la démarche entreprise par le CODE par exemple, même si on comprend le fond.

Ce qui laisse aussi songeur, c’est une certaine mollesse observée chez cette même opposition lors de la venue du pm français au Cameroun. Il semble que la véhémence, la détermination ainsi affichée et justifiée d’ailleurs par rapport à la situation politico-économico-sociale du Cameroun, n’avait pas le même entrain, la même ferveur lorsque le chef du gouvernement français foulait le sol camerounais il y a quelques mois. Qu’est-ce qui pourrait donc justifier cela ? Est-ce à dire que cette opposition croit à la capacité et la bonne volonté de Paris d’adhérer à son discours ou de lui céder la place pour des man uvres déstabilisatrices d’une politique qu’elle a instaurée et jalouse ce, sur son sol ?

La confrontation qui s’annonce entre les partisans de cette approche et le camp gouvernemental et diplomatique dans lequel viendront se greffer les us et coutumes protocolaires de l’hôte, risque bien de justifier l’image du combat entre le pot de terre et le pot de fer dont l’issue est fatale au pot de terre que représente l’opposition ici, ce d’autant plus que Paris dans son rôle s’est toujours montré sourd aux revendications venant de son « espace » en Afrique. A-t-on jamais entendu cette capitale pourtant prompte à donner des leçons au monde lever le petit doigt pour les africains dans leur quête de liberté ? On préfère aller regarder du côté de l’Iran ou de la Chine qui sont de réelles menaces alors que de l’Afrique la cause est entendue. Comprenne qui voudra ! Et si cette opposition espère une quelconque compassion de Paris, alors elle n’aura pas compris qu’elle est dans une chimère, vision qui expose tant de gens pourtant convaincus de la nécessité du combat, et qui risquent d’être désabusés dans une confrontation qui n’en vaut nullement la peine.

Jean Jacques Dikongue
Journalducameroun.com)/n

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