Il a reçu le quitus des députés jeudi, sans contestations particulières.
L’Assemblée nationale du Cameroun a adopté jeudi, 04 décembre, le projet de loi N° 962, portant «répression des actes de terrorisme». «Contrairement aux prédilections de certains observateurs de la scène politique, des acteurs politiques, et même des médias, le projet de loi a été adopté sans qu’aucune porte ne claque, sans cris de protestations, et même sans que le dit texte ne soit jeté en plein hémicycle, comme ce fut le cas lors de l’adoption de la loi sur la modification du Code électoral. Les députés de l’opposition sont restés pantois, pendant que leurs homologues du parti au pouvoir acquiesçaient tous les propos du président lors de l’examen de la loi», rapporte le quotidien Mutations ce vendredi.
Ledit projet, défendu par le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Laurent Esso, avait pourtant été critiqué cette semaine par des partis politiques d’opposition qui le considèraient comme un texte liberticide.
«Le projet de loi crée manifestement une infraction politique puisqu’il interdit l’expression collective, même pacifique d’un désaccord politique. Il assimile en définitive les populations camerounaises qui manifesteraient leur mécontentement à des terroristes», dénonçait le 2 décembre dernier, le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto.
«Sous le prétexte de lutter contre le terrorisme, le Gouvernement camerounais cherche en réalité à détruire toutes les forces de résistance et ou de contestations existantes», estimait pour sa part la présidente du Cameroon People’s Party (CPP), Kah Walla, avant l’adoption du projet. Kah Walla relevait notamment que la définition du terroriste était «floue» et «non précise» dans le projet.
Le Cameroun fait face depuis quelques mois à des actes terroristes dans sa partie septentrionale, menés principalement par les hommes armés du groupe nigérian Boko Haram. Pour justifier la nécessite de cette loi, le ministre de la Justice a relevé que le Cameroun devait ainsi s’arrimer à cette nouvelle donne en introduisant l’infraction de terrorisme dans sa législation. Ce qui, du reste, permettrait à l’Etat de s’arrimer à des textes internationaux en la matière, notamment: la résolution 2178 du 24 septembre 2014 du Conseil de sécurité des Nations Unies portant sur les menaces contre la paix et la sécurité internationales résultant d’actes de terrorisme ; et la Convention du 14 juillet 1999 de l’OUA sur la prévention et la lutte contre le terrorisme ainsi que son Protocole du 08 juillet 2004.

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