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Le Renouveau restitue le pluralisme politique au Cameroun

Depuis l’avènement de Paul Biya au pouvoir en 1982, l’environnement politique s’est départi du monolithisme hérité d’Ahmadou Ahidjo. L’homme du…

Depuis l’avènement de Paul Biya au pouvoir en 1982, l’environnement politique s’est départi du monolithisme hérité d’Ahmadou Ahidjo. L’homme du 6 novembre a restauré le multipartisme, favorisant l’éclosion de plusieurs courants de pensées.

Sous l’ère du Renouveau, le Cameroun respire l’air de la démocratie et des libertés. Ce souffle frais prend sa source dans les premières années de Paul Biya à la tête de l’Etat. En effet, en le 21 janvier  1984  le jeune président dévoile les tout premiers chantiers du Renouveau : « la rigueur et la moralisation, la libéralisation et la démocratisation ». Cet environnement à l’observation, favorise plus ou moins le foisonnement d’idées, l’enrichissement du débat politique, la multiplication des partis qui concourent à l’expression du suffrage.

40 ans après, les fruits sont visibles. Le 5 mai 2022, le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji porte à la connaissance du public de l’entrée dans la scène politique camerounaise de 11 nouveaux partis politiques, propulsant le chiffre des partis légalisés à 330. Au Parlement, Assemblée nationale et Sénat (depuis 2013), une dizaine de partis politiques exercent le pouvoir législatif, contrairement à un seul parti à l’issue des législatives du 24 avril 1988.

Rupture avec le multipartisme

C’est que, le 04 novembre 1982, lorsque l’ancien chef de l’Etat Ahmadou Ahidjo démissionne, il existe un seul parti politique, l’Union nationale camerounaise. Sa création en 1966 marque la rupture avec le multipartisme coloniale qui fait germer dès 1945 à 1948, les premiers partis politiques. Lesquels ont perdu leur expression avec l’ordonnance de n°62/OF/18 du 12 mars 1962. Mais, dès son départ de l’ancien président, il pousse dans la pensée de son successeur constitutionnel des idées d’une ouverture démocratique.

Paul Biya maintient néanmoins la philosophie du parti unique, l’UNC. Mais pas  pour longtemps. Le 24 mars 1985 à Bamenda, le nouveau président crée le Rassemblement démocratique du peuple camerounais au terme du 4è congrès de l’UNC et prépare son parti à vivre le retour du multipartisme. Il le réitère le 28 juin 1990 au congrès du Rdpc. Le 19 décembre 1990, plusieurs lois favorables aux libertés reçoivent l’onction.

Floraison de la démocratie

En 1991, plusieurs partis politiques voient le jour. Lors des élections législatives de 1992, le Rdpc est face à plusieurs autres partis politiques. Il remporte 88 sièges, l’opposition en remporte 92 (UNDP 68, UPC 18, MDR 6) et gagne la majorité parlementaire. Le parti du président doit travailler fort pour contourner la pente en 1997 (116 députés) en 2002 (149 députés), en 2007 (153 députés), en 2013 (148 députés) et en 2020 (152 députés).

Les élections présidentielles qui se succèdent depuis le retour du multipartisme se disputent entre Paul Biya du Rdpc et des leaders d’autres partis politiques. Mais le résultat n’est pas différent de ceux en contexte de parti unique. En 1992 face à cinq adversaires, il remporte l’élection avec 40% des voix. En 1997, il dame le pion à six autres candidats avec 92,57%. En 2004 il sort haut la main avec 70,92% des voix face à 15 concurrents. En 2011, il est premier devant 22 autres candidats avec 77,99% des voix et en 2018, il obtient 71,28% devant huit autres prétendants.

Le même dynamisme prévaut lors des élections municipales, ainsi que lors  des élections régionales notamment les toutes premières tenues le 6 décembre 2020.

La transformation des institutions

Entre les différentes élections et face aux contestations et appels de l’opposition et de la société civile, les acteurs du processus électoral et les règles changent. Le ministère de l’Administration territoriale cède sa place d’organisateur des élections à Elections Cameroun en 2006. En 2012, le pays adopte un nouveau code électoral. En 2018, le Conseil constitutionnel créé en 1996 entre en fonction et veille désormais à la régularité des élections parlementaires et de l’élection présidentielle.

Ainsi, au sortir du bureau de vote de l’Ecole publique de Bastos le 9 février 2020, Paul Biya déclare à la presse « la démocratie fait des pas de géant au Cameroun (…) C’est le grand pas vers une démocratie plus développée». Toutes choses qui rappellent les propos de Paul Biya sur  radio Monte Carlo le 21 juillet 1990. Au cours d’une interview avec Yves Mourousi le chef de l’Etat a voulu qu’on retienne de lui, l’image de l’homme qui apporté la démocratie et la prospérité  à son pays.

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