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Le Snjc récuse le Conseil national de la Communication et la Commission de la carte de presse

Par Denis Nkwebo, Président par intérim du Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) Déclaration du SNJC dans le cadre…

Par Denis Nkwebo, Président par intérim du Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC)

Déclaration du SNJC dans le cadre d’une conférence de presse tenue à Douala, le 11 juin 2015.

Le 03 mai 2015, dans une déclaration publique à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc), avait officiellement récusé le Conseil national de la Communication (Cnc). Le Snjc avait par ailleurs demandé au président de la République, Paul Biya, de révoquer l’ensemble des membres du Cnc. La principale motivation de notre demande alors était que le Cnc est devenu un instrument de règlement de comptes.

Le 4 juin 2015, le Cnc a annoncé des sanctions contre certains médias, et contre des journalistes. Les mesures en question portent: suspension temporaire du Directeur de Publication de Climat Social et de son organe de presse; suspension temporaire de la chaîne de télévision Afrique Média et des nommés Magne Tadda Julianna et Mohamed Bachir Ladan; suspension temporaire de l`organe de presse écrite dénommé Le renard et de son Directeur de publication; suspension temporaire du programme de télévision «Town Cryer»; suspension temporaire du journal «Vanguard»; suspension temporaire du journal «Cameroon Herald». Les membres du Cnc ne se sont pas entendus sur les sanctions à infliger aux quotidiens Le Messager, Mutations et Emergence. Nous dirions que les membres du Cnc avancent masqués.

Le 18 mai 2015, le ministre camerounais de la communication Issa Tchiroma Bakary a rendu publique, et unilatéralement, la liste des membres de la commission nationale de délivrance de la carte de presse. Monsieur Tchiroma a par ailleurs proposé le nom du directeur de publication d’un quotidien privé, au poste de président de la Commission de la carte de presse.

Les décisions du Cnc, ainsi que la décision du Mincom montrent à suffisance, une volonté de provoquer notre mouvement syndical, et de nous pousser à la radicalisation inévitable.

Sur les sanctions du CNC
Le décret présidentiel n° 2012/038 du 23 janvier 2012 portant réorganisation du Conseil national de la communication, stipule en son article 15, alinéa 3 que lorsque l’empêchement du président du Cnc excède un délai de six mois, le président de la République procède au remplacement du président du Conseil, à la diligence du premier ministre. Or, le président du Cnc, Mgr Befe Ateba est décédé le 4 juin 2014. Donc, depuis le 4 décembre 2014, l’intérim assuré par M. Essoka Peter est forclos. Par conséquent, toutes les décisions pris depuis cette date, sous la présidence de M. Essoka sont nulles et de nul effet.

Sur la commission de la carte de presse
Le ministre de la Communication, agissant de façon unilatérale, a nommé ses amis et un mort, en attendant la cooptation d’un autre ami à la présidence de cette instance. Le Snjc ne reconnaîtra aucune autorité et aucune compétence à une commission inféodée à un seul individu. Notre syndicat ne reconnaître telle autorité qu’à une commission paritaire, composée des représentants désignés par les travailleurs de la presse, ceux des éditeurs, sous la supervision de l’Etat.

Aujourd’hui, 11 juin 2015, face aux sanctions du Cnc, et vue la démarche unilatérale du Ministre de la Communication:

Le Snjc récuse le Conseil national de la Communication, dont le fonctionnement est rendu impossible et illégale ; la vacance de la présidence ayant dépassé le délai de six mois.

Le Snjc déclare nulles et de nul effet toutes les décisions prises par le Cnc à compter du 4 décembre 2014, date de la forclusion de l’intérim assuré par M. Essoka Peter.

Le Snjc conseille vivement à M. Essoka Peter, de ne plus usurper le titre de président du Cnc, sous peine de poursuite judiciaire pour usurpation de titre.

Le Snjc engage la responsabilité des membres du Cnc, pris individuellement, pour prise d’intérêt, complicité de musellement de la presse et incitation à la révolte.

Le Snjc demande à la Fédération des éditeurs de la presse, de condamner ouvertement, puis de récuser le Cnc actuel dont le mandat du président par intérim est forclos.

Le Snjc demande à tous ses membres de récuser la commission de la carte de presse, jusqu’à ce que la parité de sa composition soit acceptée par le gouvernement.

Le Snjc demande à tous ses membres d’observer avec la plus stricte rigueur, les règles éthiques et déontologiques du journalisme.

Le Snjc invite tous les journalistes et tous les travailleurs de la presse, à se tenir prêts, pour les mots d’ordre qui vont suivre, dès le 03 juillet 2015.

Unis, nous vaincrons.

Douala, le 11 juin 2015

Le président par intérim du SNJC, Denis Nkwebo (en chemise blanche sur la photo), a organisé une conférence de presse jeudi, 11 juin 2015, à Douala
Edouard Atangana)/n

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