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Législatives et municipales : les « dégoûts » du début de la campagne

Meetings peu courus, outrage aux emblèmes des concurrents, querelles entre militants,  jeu trouble de l’administration. Voilà quelques clichés sombres de…

Meetings peu courus, outrage aux emblèmes des concurrents, querelles entre militants,  jeu trouble de l’administration. Voilà quelques clichés sombres de la première semaine de propagande électorale.

La première semaine de campagne s’est déroulée tant bien que mal sur l’ensemble du territoire national. Les opérations de conquête des électeurs s’accompagnent parfois de chaudes échauffourées. Entre joutes verbales, manœuvres d’intimidation des concurrents ou même des camarades de parti, chacun y va de sa technique. L’Etat,  à travers ses institutions concernées au premier chef par  ces élections n’a pas été totalement irréprochable tel que l’on peut l’apprécier dans ce mini caléidoscope.

Minat, Minfi accusés

Les premiers jours de campagne ont connu un  faible déploiement des partis politiques. Certaines formations l’ont attribué au retard observé dans l’attribution de la dotation publique servant au financement de la campagne. « Nous attendons toujours le déblocage des fonds publics. Ni le ministère de l’Administration territoriale, ni celui des Finances, ni même Elecam [l’organe chargé des élections] ne nous dit quoi que ce soit sur le sujet. Ce n’est pas normal », s’insurgeait Anicet Ekané, le leader du Manidem, l’un des partis en lice dans la ville de Douala. Ladite subvention est finalement tombée le 29 janvier, soit cinq jours après le début des hostilités de propagande. Certains partis allés à la rencontre des électeurs dans l’arrière  du pays étaient obligés de venir la percevoir et réajuster leurs stratégies.

Meetings peu courus

À Douala comme à Yaoundé, les affiches parsemées de candidats et des meetings peu populaires crèvent les yeux. Beaucoup plus du côté de l’opposition.  Chez le  parti au pouvoir, une série de meetings sont organisés dans les villes et villages. Par rapport aux précédentes échéances électorales, la ferveur populaire souvent observée n’est pas la même.   Après une présidentielle où le parti a déployé beaucoup d’énergie et de moyens, les thuriféraires, notamment ceux qui aspirent à des postes électifs,  se sont illustrés par des stratégies moins tapageuses. Une attitude que des analystes expliquent par le fait que,  le parti est presque assuré d’obtenir pas moins de 50 sièges de députés sur les 180 en jeu. En raison également de l’absence de concurrents dans certaines circonscriptions.

Barbarie politique

Le spectacle que l’honorable Jean Michel Nintcheu  a offert lors d’un meeting du Social démocratic front (SDF) n’a pas fini d’alimenter les conversations.  Le parlementaire a  marché sur les gadgets du RDPC. L’image  a fait le tour des réseaux sociaux. Carence d’arguments, manque de fair-play, les qualificatifs n’ont pas manqués pour condamner cet acte d’outrage. La réponse du RDPC est venue de ses militants.  Versant dans la même gadoue. L’on les a  aperçus arracher et déchirer les supports du SDF. Des actes qui, dans l’un ou l’autre camp, trahissent le manque de maturité politique des auteurs.

Discours haineux et tribaliste

L’une des actualités les plus renversantes sur le champ des discours inciviques s’est produite à Kribi 2e, dans le département de l’Océan. Avec comme auteur le sénateur Mba Mba Grégoire. S’adressant au candidat tête de liste RDPC à la commune de Kribi 1er, Jean Pierre Salla, il dit : « Ce petit frère est responsable de ses engagements. Le RDPC ne l’a pas adulé. Il est Mabi et il ne sera jamais maire à Kribi 1er. Il n’y aura pas de maire Mabi à Kribi 1er. C’est la mairie des Batanga donc, il y aura un maire Batanga ». L’homme d’affaire connu pour ses sorties spontanées, ajoute « Lucien Piado est un enfant. Il a ses ambitions, qu’il s’en serve comme il veut. Mais qu’il sache que c’est moi qui décide à Kribi II. Lui, sa place n’est pas à l’exécutif communal.  Il est Batanga et Kribi II c’est pour les Mabi ». Le journal Mutations qui a suivi l’ouverture de la campagne le 25 janvier dans cette localité, indique que les déclarations du sénateur ont créé un tollé dans la foule. Des militants révoltés ont commencé à vider la salle.

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