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L’Eglise du Cameroun parle de Boko Haram et d’Ebola au Vatican

Les membres de la Conférence épiscopale ont entamé une visite dans la cité papale le 31 août dernier. Elle s'achèvera…

Les membres de la Conférence épiscopale ont entamé une visite dans la cité papale le 31 août dernier. Elle s’achèvera le 06 septembre

Les évêques camerounais sont cette semaine à Rome pour leur visite ad limina. Les 31 prélats qui sont partis du Cameroun le 31 août dernier achèveront leur visite le 06 septembre. Les évêques confessent que le pays est actuellement menacé par plusieurs dangers simultanés: le virus Ebola qui se répand en Afrique de l’Ouest et dont plusieurs cas se sont déclarés au Nigeria voisin; les attaques de Boko Haram qui menacent le Nord-Cameroun ; et à l’Est, la République Centrafricaine et la question des réfugiés.

D’ailleurs, Boko Haram a pris le contrôle dernièrement de toute une partie de l’Etat de Borno voisine du Cameroun. C’est le cas notamment à Gamboru Ngala, une ville frontalière, dont les combattants islamistes se sont emparés totalement jeudi. Depuis, les terroristes y sèment la terreur, parcourent les rues en tirant sur les habitants, qu’ils abattent parfois à la machette, selon des témoins.

Mgr Sosthène Bayeni Matjei, évêque d’Obala, dans la banlieue de Yaoundé, fait partie de la délégation en visite à Rome. Il évoque ces menaces venant des pays frontaliers du Cameroun. Des propos recueillis par Albert Mianzoukouta pour Radio Vatican.

«Nous avons d’abord la dimension de l’accueil des réfugiés, pas seulement les Chrétiens. Mais en Centrafrique nous avons accueilli beaucoup de Chrétiens qui fuyaient à un certain moment l’avancée des troupes de la Seleka. Mais au Nord du Cameroun, nous accueillons aussi des réfugiés dont la majeure partie est constituée de musulmans. Il est vrai que c’est très complexe, parce que dans les groupes qui sont accueillis, il y a aussi des infiltrés. C’est un travail qui revient davantage à l’Etat. Il y a une dimension spirituelle depuis un certain temps. D’abord au niveau national, nous avons lancé une campagne de prières, de jeûne, de pénitence pour que le Seigneur nous aide. Certains diocèses ont aussi organisé des marches pour sensibiliser. Nous avons aussi des quêtes, surtout pour la Centrafrique. Mais c’est un travail qui est encore à mieux organiser.

Mais c’est plus complexe avec le Nigéria parce que ce sont des problèmes qui dépassent le niveau de l’Eglise. Les problèmes de sécurité relèvent complètement de l’Etat. Quand vous avez une attaque de 200 personnes avec des voitures blindées de Boko Haram, ou des défections de masse de soldats nigérians, c’est complexe. Ça relève un peu plus de l’Etat. C’est pour dire que l’Eglise agit davantage avec la République centrafricaine. Notre président de la Conférence épiscopale est parti voir son frère, l’Archevêque de Bangui. Au niveau de l’Association des conférences épiscopales d’Afrique centrale, nous étions récemment à Libreville, nous avons pris une journée de prières pour la Centrafrique, nous évoquons tous ces problèmes.

Pour l’Ebola et Boko Haram, nous faisons la sensibilisation. D’ailleurs l’Ebola n’a pas encore atteint le Cameroun. Nous n’avons pas encore de cas déclaré. Le Cameroun a fermé la frontière. On ne sait pas si c’est la meilleure méthode. D’ailleurs l’OMS dit que ce n’est pas la meilleure méthode. Il y a aussi des problèmes de choléra au Cameroun C’est un problème d’hygiène, un problème à la base de santé primaire».

Une vue de la conférence episcolale du Cameroun (photo d’archives)
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