La décision vient d’être votée par le parlement égyptien à la veille d’une période électorale très attendue
Avec 308 voix pour et 103 contre, les députés du Parti national démocratique (PND, au pouvoir) et majoritaire au parlement ont adopté la prorogation de l’état d’urgence jusqu’au 31 mai 2012. Ils ont préféré maintenir cette loi en vigueur depuis près de 30 ans pour deux années encore. Une décision que le gouvernement justifie par l’impérieuse nécessité de la lutte contre le terrorisme et la drogue. L’opposition très mécontente, ne partage pas cet avis et balaie d’un revers de main cet argument qu’elle juge fallacieux. Il s’agit d’un simple nouvel habillage pour l’état d’urgence. Nous sommes certains qu’il va être utilisé contre les opposants politiques a estimé un observateur de la scène politique égyptienne.
Une histoire de coup d’Etat
Décrété au lendemain de l’assassinat public du président Anouar al-Sadate en 1981 par des islamistes, l’état d’urgence donne des pouvoirs élargis à la police en matière d’arrestation et de détention. Il permet également le renvoi devant des tribunaux d’exception. Cependant, L’Égypte amorce une période électorale sensible et chargée: renouvellement partiel de la Choura, la chambre haute (juin), organisation des législatives (octobre) et d’une présidentielle en 2011. Pour l’opposition, cette prorogation peut permettre au pouvoir de la réprimer durant les prochaines élections. La loi d’urgence ne s’applique en aucun cas aux élections, martèle Moufid Chéhab, ministre égyptien chargé des Affaires juridiques en réponse à ces idées qui font leur chemin depuis le vote du décret.
